dimanche 26 mars 2006

Les enfants exposes aux pesticides ont un Q.I plus faible

Les resultats preliminaires d'une etude americaine montrent que des enfants exposes aux pesticides ont un Q.I plus faible.

Ayant remarque un taux de perturbation des capacites d'apprentissage ( dyslexie, deficit d'attention, hyperactivite) superieur a la moyenne chez les enfants des regions agricoles du Nord Dakota , une equipe de chercheurs de l'Universite du Dakota du Nord a decide de chercher de possibles relations entre l'exposition aux pesticides et ces problemes de sante.

Les chercheurs on compare les coefficients intellectuels (Q.I) de populations d'enfants vivants a proximite ou dans des fermes avec ceux d'autres groupes d'enfants a plus d'un mile de toute exploitation agricole. Au total ce sont 128 enfants de 7 a 12 ans qui ont ete testes. A cet age toute exposition a des produits chimiques neurotoxiques peut avoir des consequences importantes sur le developpement du cerveau qui peuvent conduire a des deficits cognitifs et/ou moteurs, selon Patricia Moulton, Professeur assistante a la School of Medicine and Health Sciences Center for Rural Health. Les scientifiques ont aussi recherche la presence eventuelle de residus de 18 pesticides differents, dont le lindane et le 2,4-D ainsi que les niveaux d'acethylcholinesterase, un neurotransmetteur sensible a l'exposition a certains insecticides neurotoxiques.

Les premiers resultats concernant le Q.I viennent d'etre rendus publics par les chercheurs. L'etude montre que les enfants vivants dans ou pres des fermes ont en moyenne un Q.I inferieur de 5 a 7 points par rapport aux autres enfants. Selon Tom Petros, Professeur de psychologie, cette difference est significative.
Les resultats des dosages effectues chez les enfants seront disponibles prochainement et permettront peut etre de mettre en evidence une relation entre l'exposition a certains pesticides particuliers et un deficit des capacites cognitives.

Source : Minnesota Medecine, Fevrier 2006, vol 89

jeudi 23 mars 2006

Pesticides et cancers du cerveau

Les soupçons se confirment : l'exposition, professionnelle ou non, à des pesticides favorise la survenue de tumeurs du cerveau.

Le risque serait alors multiplié par deux ou trois, selon une enquête menée en Gironde. «C'est une étude préliminaire mais solide, suffisamment pour mettre en place dès maintenant des mesures de prévention», assure Marcel Goldberg (Inserm). Coordonnateur d'un pôle de recherche sur l'épidémiologie des cancers professionnels, le chercheur présentait hier les premiers résultats de ce programme initié en 2002 (1).

Diagnostic.

Les objectifs sont ambitieux : étudier le rôle des risques professionnels dans la survenue de nombreuses tumeurs (leucémies, cancers de vessie, du sein, du poumon, du cerveau...), mais aussi mettre au point un système pour évaluer rétrospectivement les expositions d'un travailleur à des toxiques, en fonction des métiers qu'il a exercés. En clair, il s'agit d'acquérir des données cruciales pour améliorer la prévention et le diagnostic des cancers liés au travail. Un domaine où la France a accumulé un retard phénoménal.Les estimations font frémir : de 5 à 10 % des cancers seraient d'origine professionnelle, soit 15 000 à 20 000 cas par an, avec presque autant de décès. Dans les vingt ans à venir, l'amiante à elle seule sera responsable de 50 000 à 100 000 tumeurs. Un bilan «inéluctable», insiste Marcel Goldgerg, les expositions à ce toxique ayant déjà eu lieu. Au total, ce sont 2,4 millions de salariés (13,7 %) qui sont exposés régulièrement à des cancérigènes selon Sumer.

Manque de moyens.

Malgré ces risques indéniables, les cancers professionnels restent sous-diagnostiqués, et bien souvent ne sont pas reconnus comme indemnisables. «Les tumeurs du nez et des sinus ont un taux de reconnaissance élevé car ce sont des maladies assez rares et spécifiques. En revanche, moins de 1 % des cancers de vessie sont indemnisés», cite ainsi le Pr Goldberg. Une situation qui s'explique en partie par le manque de moyens («en trente ans de carrière, j'ai passé vingt-sept ans à mendier», ironise l'épidémiologiste ). Mais aussi par la complexité des études. Les cancérigènes les plus puissants tels le nickel ou l'amiante ­ qui multiplient le risque de tumeurs par plus de quarante ­ sont bien identifiés. Mais ceux dont l'impact est moins important, tels les pesticides ou le formaldéhyde (2), sont moins connus. Au départ, les médecins ont été intrigués par le fait que les agriculteurs meurent moins de cancers que la population générale, sauf au niveau du cerveau.

Isabelle Baldi (Bordeaux) a donc comparé 221 adultes vivant en Gironde et atteints d'une tumeur cérébrale à des témoins de même âge et sexe.Cancer et gliome. Le risque de cancer du cerveau apparaît multiplié par 2,58 pour les sujets les plus exposés aux pesticides. Il atteint même 3,21 pour le gliome, une tumeur particulière. De même, les personnes qui traitent leurs plantes d'intérieur avec des pesticides auraient un risque multiplié par 2,6. Cette étude à petite échelle va être étendue à d'autres régions.

(1) Partenariat entre l'Association pour la recherche sur le cancer (Arc) et l'Association pour les accidentés de la vie.
(2) Utilisé notamment comme désinfectant et pour la fabrication des résines. Libération J 23 06 03 MERCI DE FAIRE CONNAITRE CETTE LISTE AUPRES DE VOS CONTACTS. M.D.R.G.F
site : http://www.mdrgf.org/

Les pesticides responsables de cancers selon une nouvelle étude britannique

Des polluants environnementaux comme les pesticides responsables de cancers selon une nouvelle étude britannique !
Liverpool, 20 mars 2006. Une nouvelle etude realisee a l'universite de Liverpool suggere que des polluants environnementaux comme les pesticides ont une responsabilite dans l'apparition de cancers bien plus importante que ce que l'on pensait auparavant.Cette recherche conduite a l'universite de Liverpool qui vient d'etre publiee montre qu'une exposition a des quantites meme tres faibles de ces polluants peut conduire a un risque accru de développer des cancers, particulièrement chez les jeunes enfants et les jeunes adultes.
Les chercheurs ont systematiquement revus les etudes les plus recentes sur le sujet. Ce travail a ete soutenu par la Societe d'Education et de Prevention du Cancer et conduite par les Professeurs Vyvyan Howardet John Newby, du Departement d'anatomie humaine et biologie cellulaire de l'Universite.
Les chercheurs ont egalement montre que les variations genetiques entre les individus, qui peuvent predisposer certaines personnes au cancer, peuvent interagir avec des contaminants environnementaux et conduire a un risque accru de develloper un cancer.
Le Professeur Howard a declare : « les contaminants environnementaux, en particulier les pesticides de synthese et les organochlores avec des proprietes de perturbation du systeme hormonal, peuvent constituer des facteurs majeurs de declenchement de tumeurs malignes hormono-dependantes. ..on devrait maintenant s’attacher a reduire l'exposition a ces produits chimiques problematiques. »
Ref : JOHN A. NEWBY BSc & C. VYVYAN HOWARD MB, ChB, PhD, FRCPathEnvironmental influences in cancer aetiologyJournal of Nutritional and Environmental Medicine2006, 1 59, PrEview article
Retrouver cet article du Journal of Nutritional &Environmental Medicine :http://www.journalsonline.tandf.co.uk/(5xjjsv55ppkuw145jpqsezmh)/app/home/contribution.asp?referrer=parent&backto=issue,2,2;journal,1,34;linkingpublicationresults,1:100646,1

MERCI DE FAIRE CONNAITRE CETTE LISTE AUPRES DE VOS CONTACTS.
M.D.R.G.FMouvement pour les Droits et le Respect des Générations Futures92 rue de Richelieu, 75002 ParisTel / Fax :01 45 79 07 59Portable : 06 81 64 65 58email : mdrgf@wanadoo.fr
site : http://www.mdrgf.org/

samedi 18 mars 2006

Six fois moins de résidus de pesticides chez les tout-petits qui mangent bio.

Les enfants de 2 à 4 ans nourris d'aliments biologiques ont des concentrations de résidus de pesticides six fois moins élevées que ceux qui mangent les produits de l'agriculture industrielle. C'est ce que révèle une petite étude récente qui s'est intéressée à la bioaccumulation des pesticides organophosphorés, une catégorie d'insecticides qui affectent le système nerveux.


Pour les besoins de l'étude, deux groupes d'enfants ont été constitués : 18 enfants ayant une alimentation biologique et 21 enfants ayant une alimentation habituelle. Les chercheurs ont limité leur enquête aux enfants de 2 à 4 ans, car selon leurs prémisses, il s'agit du groupe d'âge le plus à risque : ces enfants mangent de grandes quantités de nourriture proportionnellement à leur masse corporelle et ils ingèrent les aliments ayant la plus grande concentration de résidus de pesticides (tels les légumes et les fruits).

Les chercheurs ont ensuite demandé aux parents de noter pendant trois jours tous les aliments consommés par les enfants. Une journée plus tard, les chercheurs ont procédé à un prélèvement d'urine. Cinq types de pesticides, fréquemment pulvérisés sur les cultures, étaient recherchés (malathion, azinphos-méthyl, parathion, oxydemeton-méthyl, phosmet) et ont été trouvés à de fortes concentrations chez les enfants qui n'avaient pas mangé bio.

À la suite de l'analyse des résultats, les chercheurs ont conclu qu'une alimentation comprenant des fruits et des légumes biologiques peut réduire considérablement le taux d'exposition aux pesticides, en deçà même des valeurs limites fixées par l'Agence de protection de l'environnement américaine (EPA).

Cynthia L. Curl, Richard A. Fenske, Kai Elgethun. Organophosphorus pesticide exposure of urban and suburban pre-school children with organic and conventional diets. Environ Health Perspect October 13 2002.

Téléchargeable sur :

http://ehpnet1.niehs.nih.gov/docs/2003/5754/abstract.pdf

Les enfants plus sensibles aux pesticides !

A l’heure ou l’UIPP continue à faire la promotion des pesticides en France, les études qui montrent la vulnérabilité des foetus et des enfants aux pesticides s’accumulent. En voici deux :

- Une étude épidémiologique publiée dans le numéro de mars de la revue Pediatrics montre que les enfants équatoriens étudiés dont les mères ont été exposées aux pesticides pendant leur grossesse ont une tension artérielle plus élevée et une capacité à recopier des figures géométriques amoindrie. L’étude conclut que l’exposition prénatale aux pesticides peut causer des dommages neurologiques durables. La recherche était menée par une équipe conduite par Philippe Grandjean , professeur au département de santé environnementale de la Harvard School of Public Health ", et était soutenue par le Danish Medical Research Council. Le professeur Grandjean a déclaré que : « Ces résultats suggère qu’une plus grande attention devrait être portée à la protection du cerveau en développement et qu’une plus grande marge de sécurité devrait être mise en place pour protéger les foetus et les enfants des expositions aux toxiques »

source : PEDIATRICS Vol. 117 No. 3 March 2006, pp. e546-e556

Résumé en anglais consultable à :
http://pediatrics.aappublications.org/cgi/content/abstract/117/3/e546

- Une recherche conduite par le professeur Brenda Eskenazi ,University of California, Berkeley, montre que les nouveaux nés peuvent être de 65 à 164 fois plus sensibles à certains pesticides comme le chlorpyrifos ou le diazinon que les adultes . Ils avaient en moyenne de 65 à 164 fois moins de PNO1 (une enzyme permettant de détoxifier les organophosphorés) que la moyenne de leurs mères. La nouvelle étude a été publiée dans le journal scientifique Pharmacogenetics and Genomics en mars 2006. Cet étude met en évidence la nécessité de mettre en place des facteurs de précaution élevés dans toutes les démarches d’évaluation du risque touchant le foeus ou le jeune enfant, ce qui n’est pas le cas actuellement. Elle révèle surtout l’urgence de réduire l’exposition des enfants aux pesticides en privilégiant une alimentation à base de produits issus de l’agriculture biologique, qui ne contient pas de résidus de pesticides de synthèse.

Source : Furlong, Clement E., Nina Holland, Rebecca J. Richter, Asa Bradman, Alan Ho and Brenda Eskenazi. 2006. "PON1 status of farmworker mothers and children as a predictor of organophosphate sensitivity," Pharmacogenetics and Genomics 16:183-190.

Insecticides ménagers et leucémie chez l'enfant

Une étude de l’INSERM publiée le 17 01 06 dans le journal scientifique Occupational and Environmental Medicine montre que les enfants fréquemment exposés à des insecticides ménagers utilisés sur les plantes, les parterres ou dans les shampoings anti-poux courent un risque de développer une leucémie infantile deux fois plus important que les autres. L’exposition à des insecticides et des fongicides conduit à un risque encore supérieur ( plus du double). Les auteurs, conduits par Florence Menegaux considèrent que les résultats sont significatifs et que des actions préventives devraient être entreprises.
Source : The Times January 17, 2006

http://www.timesonline.co.uk/article/0,,13509-1988878,00.html

http://back.journaldelenvironnement.net/uploadpool/documents_GBR/article_pesticide_U754.pdf


Retrouvez le MDRGF sur son site internet : WWW.MDRGF.ORG

Baisse de la fertilité: les pesticides mis en cause

Des chercheurs d'Harvard ont pour la première fois lier l'exposition de certains insecticides avec une baisse de la fertilité des hommes exposés à de faibles doses.

par Claire Avignon, JDLE


Des chercheurs d'Harvard ont pour la première fois lier l'exposition de certains insecticides avec une baisse de la fertilité des hommes exposés à de faibles doses.Dans un article paru dans le numéro de janvier de la revue scientifique Epidemiology, des chercheurs de l'école de santé publique de l'université de Harvard montrent que des hommes exposés à certains insecticides voient leur taux de testostérone diminuer. Les molécules en cause sont le TCPY (1), un métabolite (2) du chlorpyriphos et du chlorpyriphos-méthyl, et le 1-naphtol, un métabolite du carbaryl et du naphtalène. Tous ces insecticides ont subi une restriction de commercialisation, tant par l'Union européenne que par les Etats-Unis, du fait de leur toxicité pour la santé humaine et de leur dangerosité pour l'environnement. Cependant, son impact sanitaire risque de continuer car les agriculteurs et les jardiniers stockent ces insecticides chez eux. Par ailleurs, des études montrent que des traces de chlorpyriphos sont régulièrement trouvées dans de nombreux fruits et légumes. Ainsi, un rapport américain (3) de 1999-2000 a détecté du TPCY dans l'urine de 90% des hommes américains, et du 1-naphtol dans 75% des échantillons. «Les expositions à quelques pesticides largement répandus sont en fait omniprésentes dans les populations qu'elles les aient ou non utilisées», estime John Meeker, auteur principal de l'article.

C'est pourquoi son équipe s'est penchée sur les effets sanitaires d'une exposition faible aux pesticides. Cet article est l'un des premiers résultats importants portant sur les effets reprotoxiques des produits phytopharmaceutiques. Les chercheurs de Harvard ont compilé les données provenant de 268 hommes qui se sont présentés à une clinique d'infertilité du Massachusetts entre 2000 et 2003. Les analyses ont associé une hausse du taux de TCPY avec une baisse du taux de testostérone. Cette relation inverse a également été trouvée dans le cas du 1-naphtol. Or, les taux des métabolites des insecticides sont comparables à ceux trouvés dans le rapport américain de 1999-2000 sur la population masculine américaine.

«Parce que l'exposition est diffuse, si nos résultats se confirment, il pourrait y avoir un déclin statistique du taux de testostérone parmi toute la population masculine, ce qui peut potentiellement conduire à augmenter le nombre d'hommes infertiles», explique John Meeker. Bien sûr, rappelle le scientifique, d'autres facteurs de risque sont en cause pour expliquer les problèmes de fertilité, qu'il s'agisse de l'âge, du passé médical des hommes, etc. Pour confirmer ces résultats, l'équipe devrait bientôt procéder à une nouvelle étude, cette fois-ci uniquement sur les travailleurs exposés.



(1) 3,5,6-trichloro-2-pyridinol

(2) Les métabolites sont les produits de la transformation d'une substance dans l'organisme

(3) Etude du National health and nutrition examination survey (NHANES) appelée Second national report on human exposure to environmental chemicals

Exposure to Nonpersistent Insecticides and Male Reproductive Hormones.
Epidemiology. 17(1):61-68, January 2006.
Meeker, John D. *; Ryan, Louise +; Barr, Dana B. ++; Hauser, Russ *

étude complète accessible à l'adresse : http://www.epidem.com/pt/re/epidemiology/abstract.00001648-200601000-00012.htm;jsessionid=DG2Wqld9Ht4K8yNGoq5kkooV1JIiCJdmRN0xG3ke2F2P1Kl8JpDl!848925979!-949856144!9001!-1