Un rapport officiel américain rendu public par PAN montre la contamination généralisée des organismes par des résidus de pesticides aux USA. Un résumé (8 pages / 3MB )de la présentation de PAN est disponible en français en ligne à l'adresse :
http://www.panna.org/campaigns/docsTrespass/CTExSumFrench(print).pdf
En voici les principales lignes :
Des données du gouvernement américains révèlent la quantité de pesticides présents dans le corps humain
Le Centre pour le contrôle et la prévention des maladies des USA (CDC) a rendu public son Second rapport national sur l’exposition humaine à des produits chimiques présents dans l’environnement en janvier 2003. Ce rapport résume les résultats de tests qui révèlent la présence de 116 produits chimiques, incluant 34 pesticides, chez 9 282 personnes.Ce rapport jette un regard plus précis sur ce que les données du CDC nous révèlent au sujet des pesticides que nous portons tous en nous ou sur notre « charge corporelle en pesticides ». L’analyse de ces données nous décrit quels groupes de personnes en portent le plus, et de quels pesticides, et si les niveaux auxquels nous sommes exposés sont considérés comme « sécuritaires » par les autorités américaines.
De nombreuses personnes sont exposées aux pesticides à des niveaux dangereux, aux États-Unis
Les données de charge corporelle nous procurent une évidence directe de l’exposition d’un individu à des pesticides. Dans plusieurs cas, les niveaux d’exposition à des pesticides, indiqués par les données de charge corporelle du CDC, étaient bien au delà des seuils officiellement acceptables établis par les agences gouvernementales de santé publique et d’environnement. Parmi les 13 pesticides du groupe évalué, pour lesquels de tels niveaux d’exposition « acceptables » ont été établis, deux- le chlorpyrifos et le methyl parathion dépassaient les seuils de façon dramatique. L’exposition chronique au chlorpyrifos, un insecticide plus connu sous son nom commercial Dursban, donne les niveaux les plus élevés au dessus du seuil sécuritaire gouvernemental, avec des niveaux moyens d’exposition chronique, pour les différents groupes d’une population vulnérable, de 3 à 4,6 fois plus élevés que les niveaux considérés comme « acceptables » par les agences. Cela veut dire que des femmes, des enfants et des personnes âgées d’un échantillon de population, qui reflète des millions de personnes aux USA, dépassent la dose chronique d’exposition officiellement établie comme « acceptable ».
Les enfants ont les charges corporelles les plus élevées de plusieurs pesticides dangereux
Les données du CDC montrent que les membres les plus vulnérables de notre population, nos enfants, sont les plus exposés aux pesticides de la famille des organophosphorés, qui endommagent le système nerveux. Comme le CDC notait dans son rapport de 2003, les jeunes enfants transportent des charges corporelles particulièrement élevées, presque deux fois plus que les adultes, d’un produit de dégradation (ou métabolite) spécifique à l’insecticide chlorpyrifos.
Les américains d’origine mexicaine ont des charges corporelles plus élevées de plusieurs pesticides agricoles
Une comparaison entre les niveaux d’exposition parmi différents groupes ethniques montrait que des américains d’origine mexicaine avaient des concentrations significativement plus élevées de 5 sur 15 métabolites de pesticides mesurés dans l’urine. Les américains d’origine mexicaine avaient également des charges corporelles significativement plus élevées de résidus et produits de dégradation des insecticides lindane et DDT (beta-HCH et p,p-DDEm respectivement), que d’autres groupes ethniques.
La plupart des gens aux États Unis sont porteurs de nombreux pesticides
Le CDC a trouvé des pesticides et leurs produits de dégradation dans toutes les personnes qu’ils ont testées. À l’exception de cinq, tous les 23 pesticides et métabolites évalués dans ce rapport ont été trouvés chez au moins la moitié des sujets étudiés.Parmi ceux qui ont été testés pour des résidus dans l’urine ou le sang, la personne moyenne avait 13 pesticides dans son corps. Les deux pesticides qui ont été trouvés dans presque tous les sujets de l’étude étaient le TCP, un métabolite de l’insecticide chlorpyrifos (trouvé chez 93 % des sujets) et le p,p-DDE, un produit de dégradation du DDT (trouvé chez 99 % des sujets). En nous basant sur ces données- qui représentent les résultats de tests pour seulement une fraction des pesticides auxquels les individus sont actuellement exposés- il est clair que la plupart des gens aux USA portent une charge corporelle significative de pesticides ou de leurs métabolites.
Les générations futures sont menacées
Les femmes adultes, incluant les femmes en âge de procréer, avaient les plus hauts niveaux mesurables de charge corporelle pour 3 des 6 pesticides organochlorés évalués).Ceci est très préoccupant, car plusieurs de ces pesticides sont reconnus pour leurs multiples effets nocifs lorsqu’ils traversent la barrière placentaire pendant le développement embryonnaire.Parmi les effets négatifs potentiels de l’exposition du foetus, mentionnons: un poids réduit à la naissance, des problèmes de reproduction, comme un faible taux de spermatozoïdes et autres problèmes de reproduction plus tard dans la vie, et l’interruption du développement neurologique durant l’enfance menant potentiellement à des difficultés d’apprentissage ou autresproblèmes comportementaux. Des niveaux élevés de p,p-DDE chez les mères, par exemple, ont été associés à la fois à des poids plus faibles à la naissance et à une lactation réduite ce qui raccourcit le temps que les mères sont capables d’allaiter.
Les compagnies de pesticides doivent être tenues responsables
D’où viennent ces pesticides dangereux que nous avons dans l’organisme ? Qui est responsable de cette violation de notre corps par les produits chimiques ?La responsabilité première doit revenir aux fabricants de pesticides. Depuis les 50 dernières années, les compagnies agrochimiques ont largement dominé les technologies de contrôle disponibles autant pour l’usage des agriculteurs que pour les autres usages. Ils utilisent également leur influence politique pour promouvoir et protéger leurs intérêts en freinant les règlements en faveur de la santé et de la sécurité. Les fabricants de pesticides sont les mieux placés pour prévenir la charge corporelle en pesticides et le grand public s’attend à ce que les fabricants soient responsables pour les impacts de leurs produits. Dans une tentative pour commencer à quantifier les responsabilités des différents manufacturiers pour les charges corporelles en pesticides, PANNA a développé un index de violation par les pesticides (PTI). Le PTI est une mesure quantitative (un chiffre entre 0 et1) de la fraction de la violation chimique attribuable à un manufacturier spécifique pour un pesticide, ou groupe de pesticides, trouvé dans la population. Un cas type, en utilisant le pesticide chlorpyrifos comme exemple, illustre comment le PTI fonctionne. Dow Agro- Sciences, une filiale et propriété à part entière de Dow Chemical Corporation, est le principal fabricant du chlorpyrifos. En utilisant des estimés conservateurs de leur part du marché, le PTI de Dow serait de 0.8. Cela veut dire qu’au moins 80 % de la charge corporelle en chlorpyrifos de la population serait la responsabilité de Dow Chemical Corporation. Il serait difficile d’établir que quelqu’un d’autre que la Dow Chemical Corporation soit davantage responsable pour les dégâts du chlorpyrifos. Dow a développé et a été le premier à commercialiser ce pesticide pour des utilisations agricoles, résidentielles et non-résidentielles, et demeure le principal producteur du chlorpyrifos à ce jour. La compagnie continue de produire et de promouvoir ce pesticide aux USA et internationalement, en dépit des évidences de ses effets sur la santé publique.
Retrouvez le MDRGF sur son site :http://www.mdrgf.org/
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire