lundi 18 juillet 2005

Les oiseaux marins vecteurs de pollution

Le fulmar boréal «importe» les polluants déversés dans les océans

I. B. [le Figaro, 29 juillet 2005]

On savait déjà que des espèces migratrices comme le saumon transportaient des polluants dans les lacs d'Alaska et les stockaient dans leur chair. Dans les régions arctiques, ce seraient les oiseaux marins, et non les vents, qui «importeraient» les polluants de la mer. Ainsi en est-il des phénols chlorés, par exemple, du mercure et du DDT. Cet état de fait pourrait contribuer, en fin de chaîne alimentaire, à la contamination humaine.
Dans une récente étude (1), une équipe de chercheurs canadiens vient en effet d'observer la plus grande colonie de fulmars boréals (Fulmarus glacialis). Ces pétrels de taille moyenne vivent sur Devon Island dans l'Atlantique Nord (Canada) en colonies d'environ 10 000 couples. Les scientifiques ont vu que, dans les endroits fréquentés par ces oiseaux la pollution était soixante fois supérieure à celle des régions voisines, c'est-à-dire chez les Inuits Canadiens du Nord de l'Arctique par rapport aux résidents du Québec.
Pendant la saison d'élevage, les fulmars se nourrissent de zooplancton, de calmars et de poissons qu'ils vont pêcher de 250 à 400 kilomètres de distance de la colonie. Les chercheurs ont échantillonné 11 mares à Devon Island, au Canada. Huit d'entre elles étaient situées sous l'influence des fulmars et les trois autres, en dehors. Ils ont vu que les sites occupés par les oiseaux sont enrichis en azote venant de leurs excréments (guano). Et ils ont fait la corrélation entre les sites forts en azote et ceux qui contenaient des degrés élevés en DDT.
Ce qui n'est pas encore clair, c'est la façon dont ces substances polluantes sont transportées. Elles peuvent l'être par le biais des particules de l'air, par l'eau ou par les espèces migratrices, elles-mêmes. Quoi qu'il en soit, «cette étude est très intéressante», indique Yvon Le Maho, responsable du Centre d'écologie et physiologie énergétique (Cepe) à Strasbourg. «Elle montre que même les zones les plus sauvages peuvent être contaminées par les polluants marins à travers leur concentration chez les prédateurs aériens.»
(1) Science, 15 juillet 2005.



Retrouvez le MDRGF sur son site internet : WWW.MDRGF.ORG

jeudi 7 juillet 2005

La pollution du foetus

On sait que les bébés d’aujourd’hui naissent avec un certain nombre de produits chimiques dans leur corps. Une nouvelle étude montre que c’est encore pire que ce que l’on pensait. Elle a été réalisée aux Etats-Unis par l’Environmental Working Group. Cette ONG, déjà auteur d’une étude du même type sur l’adulte, a fait analyser le sang du cordon ombilical de 10 nouveaux nés. Ce sang a été prélevé à la naissance, au moment où le cordon est coupé. 413 molécules chimiques ont été recherchées. 287 ont été trouvées, en moyenne 200 par bébé ! 187 d’entre elles sont cancérigènes chez l’homme ou l’animal, 217 sont toxiques pour le système nerveux et 208 peuvent provoquer, chez l’animal, des malformations à la naissance. Parmi elles on trouve : des insecticides organochlorés (interdits depuis plus de 30 ans !), des PCB, des PBDE (retardateurs de flamme), des dioxines, des PFC (composés perfluorés, utilisés dans la fabrication du téflon, présents dans les vêtements traités Scotchgard, dans les tissus Gore-tex,), des hydrocarbures, du mercure, etc.Pour en savoir plus : http://www.ewg.org/reports/bodyburden2/execsumm.php

Retrouvez le MDRGF sur son site internet : WWW.MDRGF.ORG