jeudi 13 octobre 2005

L'environnement cancérigène

Une étude récente de trois chercheurs américains démontre que près de 30 types de cancers différents sont causés par des expositions environnementales ou professionnelles.
Engagées dans la dure bataille de l'adoption d'un projet de législation européenne sur les substances chimiques (lire par ailleurs), plusieurs organisations non gouvernementales (ONG) disposent désormais grâce aux conclusions du rapport de trois chercheurs de l'université de Lowell au Massachusetts, d'un allié providentiel et surtout bienvenu. Les travaux de Richard Clapp, Geneviève Howe et Molly Jacobs résument les récentes preuves des causes environnementales de près de 30 sortes de cancers différents, après une lecture exhaustive de la littérature scientifique traitant du sujet. Principale leçon de cette étude : elle balaie l'analyse vieille de 25 ans de deux autres chercheurs, anglais cette fois, MM. Richard Doll et Richard Peto qui n'attribuaient que 2 à 4 % des cancers à des expositions involontaires environnementales ou professionnelles. Les auteurs du nouveau rapport sont particulièrement explicites : « près d'un homme sur deux vivant actuellement aux Etats-Unis sera diagnostiqué avec un cancer à un moment de sa vie. Et même si le tabac est la cause évitable la plus importante de cette maladie, il n'est à l'origine ni de la majorité des cancers, ni de ceux qui ont augmenté rapidement ces dernières années, comme les mélanomes, les lymphomes, les cancers du testicules ou du cerveau ». Causes et effets Clapp, Howe et Jacobs corroborent ainsi les cris d'alarme de bien d'autres spécialistes, dont le cancérologue français Dominique Belpomme, qui ont dénoncé, à travers l'Appel de Paris lancé en juin 2004, les dangers sanitaires de la pollution chimique. Selon François Veillerette, président du Mouvement pour les droits et le respect des générations futures (MDRGF), « l'étude américaine démontre que l'apparition d'un cancer est le fruit d'une combinaison de causes multiples. Essayer de donner à une exposition type, comme le régime alimentaire, le tabac ou l'environnement un rôle d'agent causal à 100 % est donc inapproprié. Les politiques de lutte contre cette maladie doivent donc tendre à réduire les expositions à tous les cancérigènes ». Problème : ces programmes s'appuient sur la version « officielle » du rapport Doll et Peto, « aujourd'hui totalement ringard », ajoute François Veillerette qui considère en outre que « toutes les mesures axées sur le tabac ou les régimes alimentaires ne tiennent pas compte des leçons de la science qui a mis en lumière des liens de causalité forts entre, par exemple, l'exposition à des métaux comme l'arsenic et le développement de cancers du pancréas, des poumons ou de la peau ». La liste des causes est longue, celle des conséquences est au diapason. Parmi les agents cancérigènes ciblés, on trouve, entre autres, les fibres d'amiante, les sous-produits de la chloration comme les trihalométhanes, les solvants comme le benzène, les substances issues du pétrole et des résidus de combustion et l'exposition à des pesticides, ce dernier cas pouvant déclencher des cancers du cerveau, des tumeurs de Wilm, des leucémies ou des lymphomes non hodgkiniens. Progression Bref, le crabe n'est pas seulement sur la banquette arrière, il est partout et peut frapper à tout moment. « Le spectre de la pollution chimique est très large et il faut absolument protéger la santé des populations contre ce risque », martèle le patron du MDRGF. Son mouvement n'a d'ailleurs pas attendu la publication de rapports alarmistes pour demander qu'un « principe de substitution obligatoire » s'applique dès la demande de mise sur le marché d'une substance chimique jugée « très préoccupante ». Même requête pour la création d'un système indépendant de contrôle de la qualité de ces produits. « Il est urgent d'agir, d'autant que la hausse des maladies liées aux pollutions a un coût financier déjà élevé qui peut très vite devenir phénoménal ». En France, depuis 20 ans, le cancer du sein a doublé, celui de la prostate a triplé. Eu Europe et aux Etats-Unis, l'incidence des cancers de l'enfant augmente de 1 % par an depuis 1970 et le nombre de lymphomes, de tumeurs cérébrales croît de manière inquiétante chez les jeunes. Il est temps, effectivement.
l'EST républicain, 13 10 05
Patrice COSTA

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dimanche 2 octobre 2005

causes environnementales du cancer : de nouvelles données !

« De très nombreux cancers causés par des expositions environnementales » selon une nouvelle étude américaine !
Un nouveau rapport relie des douzaines d'expositions environnementales ou professionnelles à presque 30 types de cancer et démonte la rechercheclassique à laquelle se réfère le HSE (Comité Santé et Sécurité) duRoyaume-Uni (qui n'estime qu'à 4 % la mortalité par cancer due aux activitésprofessionnelles !) en disant qu'elle "ne rime à rien" et qu'elle "va à l'encontre dubut recherché".
La nouvelle étude , par l'Université Lowell du Massassuchetts, passe en revueles preuves scientifiques établissant les relations entre expositionsenvironnementales et professionnelles et certains cancers aux USA,démantelant l'analyse souvent citée, et vieille de 25 ans, de Sir RichardDoll et Richard Peto qui n'attribue que 2 à 4 % des cancers à desexpositions involontaires environnementales ou professionnelles.
Les chercheurs de l'Université Lowell du Massassuchetts déclarent : "Notrerevue met en évidence de nouvelles connaissances sur les cancers àcauses multiples, incluant les expositions involontaires, les expositionspré- et post- natales, les effets de synergie et les facteurs génétiques ».
Globalement, le rapport de l'Université Lowell du Massassuchetts conclut que "de nombreux cancers sont causés ou co-promus par des expositionsinvolontaires".
Le MDRGF, s'appuyant sur ce rapport, appelle les députés européens à s'engager tous en faveur d'un projet REACH protégeant réellement la santé des populations face au risque chimique.Ils devront ne pas céder à la pression des lobbies de l'industrie chimique en veillant notamment à ce que le projet :- assure qu’une autorisation pour l’utilisation d’une substance chimique « très préoccupante » ne puisse être accordée que si aucune alternative plus sûre n’existe et que si l’utilisation de cette substance est essentielle à la société. Il faut rendre le principe de substitution obligatoire.- Assure que les 20 000 substances chimiques produites à des volumes compris entre 1 et 10 tonnes par an soient assujetties aux exigences complètes du rapport sur la sécurité chimique. - Mette en place des contrôles de qualité indépendants pour s’assurer que les informations fournies par l’industrie sont fiables.
"Causes Environnementales et Professionnelles de Cancer : une Revue desRécentes Preuves Scientifiques" peut être consulté en visitant le sitedu Lowell Center http://www.sustainableproduction.org/pres.shtml

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