mardi 11 février 2003

Six fois moins de résidus de pesticides chez les tout-petits qui mangent bio

10 février 2003 - Les enfants de 2 à 4 ans nourris d'aliments biologiques ont des concentrations de résidus de pesticides six fois moins élevées que ceux qui mangent les produits de l'agriculture industrielle. C'est ce que révèle une petite étude récente1 qui s'est intéressée à la bioaccumulation des pesticides organophosphorés, une catégorie d'insecticides qui affectent le système nerveux.

Pour les besoins de l'étude, deux groupes d'enfants ont été constitués : 18 enfants ayant une alimentation biologique et 21 enfants ayant une alimentation habituelle. Les chercheurs ont limité leur enquête aux enfants de 2 à 4 ans, car selon leurs prémisses, il s'agit du groupe d'âge le plus à risque : ces enfants mangent de grande quantité de nourriture proportionnellement à leur masse corporelle et ils ingèrent les aliments ayant la plus grande concentration de résidus de pesticides (tels les légumes et les fruits).

Les chercheurs ont ensuite demandé aux parents de noter pendant trois jours tous les aliments consommés par les enfants. Une journée plus tard, les chercheurs ont procédé à un prélèvement d'urine. Cinq types de pesticides, fréquemment pulvérisés sur les cultures, étaient recherchés (malathion, azinphos-méthyl, parathion, oxydemeton-méthyl, phosmet) et ont été trouvés à de fortes concentrations chez les enfants qui n'avaient pas mangé bio.
À la suite de l'analyse des résultats, les chercheurs ont conclu qu'une alimentation comprenant des fruits et des légumes biologiques peut réduire considérablement le taux d'exposition aux pesticides, en-deçà même des valeurs limites fixées par l'Agence de protection de l'environnement américaine (EPA).

Les parents à faible revenu incapables de fournir une alimentation biologique « à temps plein » à leurs enfants, peuvent toujours limiter ou empêcher leur consommation de fruits et de légumes contenant le plus de résidus de pesticides comme le cantaloup, les pois verts (en boîte et congelés), les poires, les fraises, les tomates provenant du Mexique, les courges d'hiver et les pommes.
source : Stéphane Gagné - Réseau Proteus

D'après PANNA email news service, 31 janvier 2003.1. Cynthia L. Curl, Richard A. Fenske, Kai Elgethun. Organophosphorus pesticide exposure of urban and suburban pre-school children with organic and conventional diets. Environ Health Perspect October 13 2002.

Retrouvez le MDRGF sur son site internet : WWW.MDRGF.ORG

dimanche 9 février 2003

Le 2,4-D cancérigène selon le Sierra Club du Canada

Santé Canada a presque terminé l'évaluation d'un pesticide qui causerait le cancer
Toronto -- Santé Canada devra décider ce printemps s'il faut ou non interdire un herbicide, abondamment utilisé sur les pelouses et les verts des terrains de golf, qui causerait certaines formes de cancer.

L'Agence de réglementation de la lutte antiparasitaire de Santé Canada a presque terminé l'évaluation du 2,4-D, l'un des herbicides les plus utilisés dans le monde, a relaté le porte-parole Chris Krepski. Selon M. Krepski, rien n'indique que le produit contienne des éléments susceptibles d'entraîner son interdiction.

Sérieux problèmes
Une récente étude auprès de 97 Ontariens faisant l'épandage du produit a montré qu'environ 50 % d'entre eux avaient des traces de 2,4-D dans leur sperme. Le groupe écologiste Sierra Club du Canada a soutenu que l'exposition au 2,4-D peut poser de sérieux problèmes aux foetus qui, une fois nés, peuvent montrer des problèmes comportementaux, des systèmes immunitaire et reproductif déficients et un risque élevé de cancer.
Angela Rickman, la directrice par intérim du groupe, a dit que les clubs de golf devraient informer leurs membres des herbicides utilisés, car les golfeurs peuvent en ramener chez eux à leur insu et contaminer leur environnement, puisque les pesticides sont actifs plus longtemps à l'intérieur.
En 1996, une étude de quelque 700 superviseurs de terrains de golf décédés entre 1970 et 1992 a trouvé une incidence élevée de cancers du cerveau et de la prostate et de lymphome non-hodgkinien. Les auteurs de l'étude, publiée dans l'American Journal of Industrial Medicine, n'ont pas établi de lien de causalité entre les maladies et les pesticides, mais ont rapporté que les même cancers sont souvent retrouvés chez les personnes qui manipulent de grande quantité de pesticides.
La Société canadienne du cancer a demandé l'arrêt des pesticides «ornementaux», utilisés sur les pelouses et les parterres pour en rehausser l'apparence.

Dans sa présentation au comité permanent sur la santé de la Chambre des communes, en juin, la Société a fait valoir que les études publiées dans les journaux scientifiques ont remarqué un lien entre certaines composantes des pesticides et un risque plus élevé de cancer.

Les revenus tirés de la vente de pesticides s'élevaient, en 1999, à 1,35 milliard de dollars.
Santé Canada tente présentement d'éliminer deux composantes de pesticides ornamentaux, le diazinon et le chlorpyrifos, qui ne respectent pas la réglementation fédérale de toxicité pour les enfants. Le chlorpyrifos est presque complètement éradiqué, tandis que le diazinon le sera d'ici à 2004. Cependant, aucune juridiction médicale dans le monde ne considère le 2,4-D cancérigène, selon les producteurs de l'herbicide.

http://www.mdrgf.org

samedi 1 février 2003

Des scientifiques étudient de nouveaux sites pollués : les gens !

Après avoir étudié pendant des décennies la pollution de l'air, de l'eau et de la terre, des scientifiques ont commencé à s'intéresser à d'autres sites pollués qu'ils avaient négligés jusqu'à maintenant : les gens.

Le 30 janvier 2003, des chercheurs américains ont révélé les résultats de l'étude la plus complète à ce jour sur la recherche de contaminants chimiques multiples dans l'organisme humain au cours de laquelle 201 composés chimiques ont été recherchés dans les organismes de neuf américains et américaines. Ce projet a été conduit en collaboration entre l'école de médecine de Mt.Sinaï ( New York) et les ONGs Commonweal ( Californie) et Environmental Working Group ( Washington)

Les chercheurs ont trouvés une moyenne 91 composés chimiques différents présents dans les organismes des personnes testées ( des pesticides, des dioxines et furannes, des métaux lourds, etc... Au total 167 substances différentes ont été retrouvées chez ces neuf personnes. En moyenne ces tests ont mis en évidence chez chaque sujet étudié la présence de :o 53 substances chimiques liées au cancer chez l'homme et l'animal o 62 substances toxiques pour le cerveau et le système nerveux.o 58 substances qui interfèrent avec le système hormonal.o 55 substances associées avec des malformations à la naissance et des anomalies du développement.o 55 substances toxiques pour le système reproducteur. o 53 substances toxiques pour le système immunitaire. o 55 substances pour lesquelles on ne dispose d'aucune données relatives à leur effet sur la santé.
Cette étude a ceci de remarquable que les résultats sont présentés de manière individuelle sur le site internet de l'EWG : vous pouvez voir pour la première fois pour chaque personne testée quels composants polluent son corps et à quelle quantité !
( Voir le site : http://www.ewg.org/reports/bodyburden/es.php)