jeudi 15 mai 2003

Du glyphosate dans les eaux souterraines au Danemark

L'herbicide le plus populaire du Danemark, le Roundup, polluerait les eauxsouterraines de ce pays bien plus qu'on ne le pensait auparavant, selon uneétude danoise..Dans ce pays l'agriculture utilise 800 tonnes de glyphosate ( principe actifd'herbicides comme le roundup ou le touchdown) par an .Contrairement à ce qui avait pu être annoncé auparavant, une étude annonceque le glyphosate s'infiltrerait dans le sol et polluerait les eauxsouterraines à des concentrations jusqu'à 5 fois supérieures à laconcentration maximale admissible pour les eaux de boissons ( on en aretrouvé jusqu'à 0,54 microgrammes par litre d'eau).Ceci vient d'être mis en évidence par des tests réalisés par l'Institut deRecherche Géologique du Danemark et du Groënland [1]. Ce fait serait encontradiction avec les théories du fabricant qui prétend que les bactériesdu sol dégradent le glyphosate complètement et rapidement, avant qu'il n'aitle temps d'atteindre les nappes d'eaux souterraines.

D'après le Professeur Mogens Henze, Chef de l'Institut pour l'Environnementet les Ressources de l'Université Technique du Danemark : .malheureusement, on ne voit que la partie immergée de l'Iceberg car denombreux autres produits chimiques sont en train de descendre dans le sol! »La consommation de glyphosate a doublé dans ce pays au court des 5 dernièresannéesA la suite de cette étude de l'Institut de Recherche Géologique du Danemarket du Groënland , le Ministre de l'Environnement Danois, Hans ChristianSchmid, envisage de faire quelque chose au sujet de l'utilisation duglyphosate au Danemark. « Il n'est tout simplement pas acceptable qu'onretrouve cette substance à des concentrations aussi élevées dans nos eauxsouterraines » a -t'il déclaré.
Nous rappelons pour mémoire que l'IFEN avait déjà mis en évidence en Francela présence de glyphosate dans plus de 80% des échantillons d'eau de surfaceanalysés pour son bilan des eaux 1997/1998[2].A la lumière des résultats de cette étude danoise, le Mouvement pour lesDroits et le Respect des Générations Futures demande que le glyphosate soitsystématiquement recherché dans les analyses d'eau souterraines en France,ce qui n'est pas le cas actuellement. Une telle généralisation devraitpermettre de faire un état des lieux solide d'une éventuelle pollution deseaux souterraines françaises par le glyphosate. Le MDRGF rappelle sonsoutien à la proposition du réseau PAN Europe, auquel il appartient, deDirective Européenne pour la réduction de l'utilisation des pesticides[3].Il rappelle également son opposition à la culture de plantes OGM . Imaginezjuste ce que serait la consommation de glyphosate, et donc les problèmes depollutions éventuellement liés, si la culture d'OGM en plein champrésistants au Round Up était autorisée !

Source :http://politiken.dk/VisArtikel.sasp?PageID=269614"Poisonous Spray on a Course Towards Drinking Water"Anders Legarth Schmidt
[1] Etude téléchargeable à l'adresse :http://www.geus.dk/pesticidvarsling/plap2_report_may-2002.pdf(voir page 62 )
[2] IFEN, Les pesticides dans les eaux, bilan des données 1997 et 1998.Etudes et Travaux n°29. Septembre 2000.
[3] Suggested text for a directive on pesticides use reduction in Europe(PURE). PAN Europe, Pesticides Action Network Europe, 2002. Disponible enanglais à : www.pan-europe.net Résumé en français sur le site du MDRGF à :www.mdrgf.org

samedi 10 mai 2003

Des millions d'oiseaux tués par les pesticides

Une étude d'Environnement Canada mentionne que certains pesticides employés de nos jours dans les champs de maïs tuent annuellement de 10 à 52 millions d'oiseaux. Les gouvernements commencent à être sensibilisés à la question.

France
La Ligue pour la protection des oiseaux, qui fait de la lutte aux pesticides l'une de ses priorités pour l'année 2003, a rencontré le ministre de l'Agriculture français, Hervé Gaymard, afin de le sensibiliser aux méfaits des pesticides sur les populations d'oiseaux. «Nous nous battons depuis longtemps afin d'abolir la bromadiolone, par exemple, explique le président de la ligue, Allain Bougrain-Dubourg, sur le site d'Ornithomédia. Mais les enjeux économiques sont considérables et il faudra du temps pour effacer bon nombre de poisons.»

Une étude d'Environnement Canada faisant la synthèse de plusieurs recherches internationales sur le sujet mentionne que certains pesticides employés de nos jours dans les champs de maïs tuent annuellement de 10 à 52 millions d'oiseaux chanteurs (appartenant, pour la plupart, à une demi-douzaine d'espèces) aux États-Unis. Par ailleurs, un insecticide hautement toxique, le monocrotophos, utilisé contre les sauterelles en Argentine, est directement responsable d'une hécatombe survenue en 1995 et 1996. Plus de 20 000 buses de Swainson ont péri en quelques semaines après avoir été contaminés.

Largement sous-estimé, le problème des pesticides toxiques pour la faune aviaire est peu visible car les oiseaux ont tendance à mourir dans des endroits peu accessibles. On ne retrouve qu'exceptionnellement les carcasses.

L'usage des pesticides chimiques, généralisé sur les terrains de golf et les pelouses privées, s'est répandu à partir des années 1930 pour lutter contre les insectes nuisibles, les champignons ou les espèces indésirables de plantes ou de rongeurs. On les applique en les pulvérisant, en les enfouissant dans le sol, en les aspergeant sous forme de granulés ou de boulettes ou en en enrobant les semences. «Les oiseaux absorbent ces produits chimiques par leurs pattes et leur peau lorsqu'ils sont pulvérisés directement ou lorsque les oiseaux entrent en contact avec une surface traitée, comme le feuillage. Ils les ingèrent aussi en effectuant leur lissage, les avalent avec leur nourriture ou les méprennent pour des graines ou du gravier, les absorbent en buvant de l'eau d'irrigation contaminée et les inhalent enfin sous forme de vapeur d'eau ou de fines goutelettes», expliquent les spécialistes canadiens.

Une petite quantité d'insecticide suffit à tuer un oiseau, précise-t-on. Et ceux qui ne meurent pas peuvent être sévèrement affectés : manque de coordination, perte d'appétit, vulnérabilité à la prédation, etc. De plus, ils peuvent être sujets à l'hypothermie et avoir des fonctions reproductives diminuées.

Des gouvernements ont décidé d'agir. Le Québec, par exemple, a adopté un Code de gestion des pesticides qui régira de façon beaucoup plus stricte, d'ici trois ans, l'entreposage, la vente et l'utilisation des pesticides au Québec (source : Univers Nature, 17 mars 2003). En agissant ainsi, le ministère de l'Environnement pensait plus à protéger la santé publique que les volatiles. Mais ceux-ci en bénéficieront tout de même. source : Cybersciences.

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samedi 3 mai 2003

Le Canada : un mauvais exemple en matière d'OGM.

Cinq parlementaires australiens, trois hommes et deux femmes, sont venus prendre le pouls des expérimentations en matière d'organismes génétiquement modifiés (OGM) au Canada. Les champs d'Australie sont encore épargnés par la culture des OGM, mais les autorités australiennes étudient la possibilité d'y implanter le canola transgénique. Or, le Canada a depuis longtemps ouvert la porte à cette culture. Une petite enquête menée depuis plus d'une semaine conforte les parlementaires australiens dans leurs réticences à permettre une telle culture. Au cours de leur rencontre avec des responsables de 38 organismes canadiens, allant des fermiers aux représentants gouvernementaux, 9 personnes sur 10 ont répondu qu'elles ne répéteraient pas la même erreur, si c'était à refaire.

Leur principal constat: les risques dépassent de beaucoup les bénéfices. D'une part, le autres champs sont menacés par la contamination. D'autre part, les consommateurs de la plupart des pays refusent les OGM. Il semble que le Canada n'ait pas tenu compte de ce facteur important. À la lumière de l'expérience canadienne jugée négative, les parlementaires australiens, qui préparent un rapport sur l'implantation de canola génétiquement modifié, proposeront donc de maintenir le moratoire sur la culture des OGM en Australie. Pendant ce temps, Ottawa s'apprête à ouvrir ses fontières au blé trangénique des États-Unis. En effet, aux termes de la réglementation actuelle, le blé Roundup Ready de Monsanto pourrait se retrouver en circulation au Canada dès le début de 2004.

Source : radio-canada.ca

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