jeudi 15 décembre 2005

"Pesticides, agriculture, environnement : réduire les utilisations, limiter les impacts"

Un rapport de l'INRA confirme la nécésité de réduire l'usage des pesticides.

Colloque de restitution INRA sur le rapport d'expertise « réduire l'utilisation des pesticides et en limiter les impacts environnementaux »15 décembre 2005 à Paris.
Une expertise scientifique collective menée par l'Inra et le Cemagref, à la demande des ministères en charge de l'agriculture et de l'environnement, a permis de dresser un état des lieux des connaissances sur lesquelles pourraient se fonder des actions visant à réduire le niveau actuel d'utilisation des pesticides et leurs impacts environnementaux.Elle étudie également les conditions économiques qui renforcent actuellement la dépendance des systèmes de production vis-à-vis des pesticides, et la nécessité de mettre en place une politique volontariste si la société souhaite une réduction significative de l'emploi des pesticides sur l'ensemble du territoire et une protection particulière des zones les plus sensibles aux contaminations. rapport téléchargeable en cliquant sur le lien ci dessous :
http://www.inra.fr/expertise-pesticides
renseignements sur le colloque de restitution et inscriptions à : ALTAMEDIA5, rue de Milan 75009 Paris Tél.: 01 44 91 58 50 Fax : 01 44 91 58 51
François VEILLERETTE participera à ce colloque de restitution pour le MDRGF. Il a été pressenti pour participer à une table ronde.Voici un extrait de sa contribution aux débats :
La réduction de l'utilisation des pesticides, une nécessité.
Notre agriculture est extrêmement dépendante de l'utilisation de quantités très importantes de produits phytosanitaires. En effet, selon Eurostat, la consommation de produits phytosanitaires a régulièrement augmenté dans l'Union Européenne ces dernières années. En France, après avoir atteint des sommets de consommation il y a quelques années, les tonnages utilisés ont très légèrement diminués mais la fréquence des traitements sur grandes cultures continue d’augmenter . Ce sont ainsi jusqu’à 9 traitements différents qui sont utilisés sur la culture du blé, alors que les pommes reçoivent, elles, en moyenne 27 traitements par an !Cette dépendance à une utilisation importante des pesticides laisse des traces, dans notre environnement, dans notre alimentation et dans organismes :- 90% des cours d’eau et près de 60% des nappes phréatiques françaises contiennent maintenant des résidus de pesticides .- L’air et les eaux de pluie en contiennent à des concentrations parfois plusieurs dizaines de fois supérieures aux concentrations admissibles pour l’eau du robinet .- Plus de la moitié des fruits et légumes contiennent des résidus de pesticides et 7% des échantillons dépassent les Limites Maximales en Résidus (LMR) .- Etc
La conséquence de cette omniprésence de résidus est que, fort logiquement, on retrouve dans nos organismes, à côté d’une foule d’autres polluants, de nombreux pesticides, certains anciens et persistants, mais aussi d’autres de faible persistance et apportés là par une exposition constante et régulière. Les adultes sont contaminés, mais aussi les enfants, et, plus grave encore, ces êtres fragiles en formation que sont les foetus n'échappent pas à la règle et sont contaminés in utéro . Les nourrissons le sont, eux, par l'allaitement maternel La synthèse du rapport d'expertise de l’INRA/Cemagref reconnaît que « les risques pour la santé humaine (des pesticides) apparaissent suffisamment plausibles pour être mentionnés dans tous les rapports et le plan Santé-Environnement et pour justifier le lancement d’études épidémiologiques et la commande d'une expertise à l’INSERM. » En fait, il existe une accumulation des données préoccupantes fournies par la littérature épidémiologique internationale sur le lien entre l’exposition occupationnelle ou environnementale aux pesticides et l'existence de risques significativement accrus et parfois de manière importante- de développer de multiples pathologies. Une littérature maintenant très importante nous montre en effet que de nombreux types de cancers, des problèmes d'infertilité, des malformations congénitales, des troubles neurologiques,ont été observés plus fréquemment chez les populations exposées aux pesticides que chez celles qui ne le sont pas. La Commission Européenne elle même, dans son 6° Programme d’action pour l'environnement, a reconnu qu'il y a « des preuves suffisantes pour suggérer que les problèmes associés à la contamination de l'environnement et des aliments par les pesticides sont sérieux et s'aggravent ».Face à l’augmentation de ces pollutions environnementales et au risque de pathologies induites, le bon sens voudrait donc que l'on limite réellement l'exposition de la population en réduisant l'emploi des pesticides en agriculture, et non en essayant simplement d'en limiter la dispersion dans l'environnement ou d'en raisonner l’emploi.C'est ce bon sens que le 5° Plan d’Action pour l'Environnement de l'Union Européenne avait choisi de promouvoir lorsque qu'il préconisait la « mise en oeuvre d'une politique de réduction de l'utilisation des pesticides » en Europe. C'est ce même bon sens que le Parlement Européen avait mis en avant en 2002 dans le Rapport Lannoye, du nom de son rapporteur, qui demandait l'adoption d’une Directive pour la réduction de l'utilisation des pesticides en Europe. Aujourd’hui, la synthèse du rapport d'expertise de l'INRA/Cemagref reconnaît l'existence des risques liés à l'utilisation intensives des pesticides de synthèse : risques pour l’environnement et la santé humaine, mais aussi risques pour l'agriculture conventionnelle elle même avec, par exemple, l'apparition de problèmes de résistance qui concernent la plupart des familles chimiques de pesticides. Elle met surtout en avant « la nécessité de réduire les utilisations de pesticides pour en limiter les impacts ». Je ne peux que me féliciter de ce langage, nouveau et porteur de l'espoir d'une évolution enfin possible, même si le rapport se refuse à fixer de quelconques objectifs de réduction chiffrés. Je me félicite également de lire que cette même synthèse met en avant des solutions réellement efficaces sous forme de « stratégies alternatives » au premiers rangs desquelles la production intégrée et l’agriculture biologique, que nous préconisons depuis longtemps..... ...Les politiques de réduction importantes de l'utilisation des pesticides sont indispensables à une amélioration rapide de la situation environnementale et sanitaire. Nous savons maintenant qu'elles sont possibles, efficaces et compatibles avec une production agricole suffisante et économiquement viable pour les pays européens. Il est donc urgent de les mettre en oeuvre rapidement, dans l'intérêt de tous, et notamment des franges de la population les plus fragiles ou les plus exposées . Il faut donc maintenant que les responsables en charge du dossier fassent preuve d'une réelle volonté politique pour que les conclusions de ce rapport INRA/Cemagref ne restent pas lettre morte et intégrent dans leurs politiques l'objectif de réduction de l'utilisation des pesticides. Comme le dit si bien une conclusion du rapport d'expertise de l’INRA/Cemagref, l'engagement dans une politique de réduction de l'utilisation des pesticides « doit être marqué rapidement par un signal fort ». C'est ce signal politique fort que les associations comme le MDRGF attendent aujourd'hui.

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lundi 21 novembre 2005

Australie: OGM abandonné suite à des maladies chez les souris

SYDNEY - Une expérience australienne sur les OGM, les organismes génétiquement modifiés, a dû être interrompue après dix ans de recherche. Les mulots qui se nourrissaient de petits pois résistants aux insectes ont développé des maladies des poumons.
Les résultats de la recherche ont été publiés cette semaine dans le "Journal of Agricultural and Food Chemistry". Ils expliquent que la maladie dont souffrent les cobayes proviendrait d'une modification structurelle de la protéine introduite dans le petit pois pour les rendre résistants aux larves.

"La réaction des souris à la protéine pourrait préfigurer des atteintes à la santé humaine", a expliqué à la chaîne de télévision ABC Thomas Higgins, chercheur au CSIRO, le plus grand organisme de recherche publique du pays.
L'institut souhaitait protéger les plantations de pois contre un insecte ravageur, le Bruchus pisorum. Contrairement aux petits pois, les haricots ne sont pas affectés par cet insecte. Aussi les chercheurs ont-ils utilisé un gêne de ce légume pour améliorer la résistance au bruchum pisorum des pois. Au terme de l'expérience, ces derniers montraient une résistance de 100 %.
Parallèlement à la dissémination en plein champ, une étude de risques, portant notamment sur l'alimentation des souris, a été menée. Les cobayes nourris avec des haricots ou des pois non génétiquement modifiés n'ont pas montré de réaction immunitaire.
En revanche, les animaux dont l'alimentation consistait en pois génétiquement modifiés ont développé une inflammation des poumons et une augmentation des anticorps dans le sérum sanguin. Selon le CSIRO, la réaction s'explique par le processus de transformation que subit le gêne de haricot pour rendre le pois insensible aux insectes.
l'Express

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samedi 12 novembre 2005

le Canada : une nation toxique

Un Rapport extraordinaire en français sur la pollution chez les Canadiens
Un cocktail de produits chimiques toxiques a été détecté dans chacune des personnes dont les prélèvements ont été testés dans le cadre d'une étude pancanadienne sur la présence de la pollution chez l'être humain réalisée par l'organisation Défense environnementale. Une nation toxique: rapport sur la pollution chez les Canadiens confirme que, peu importe le lieu de résidence, l'âge ou la profession, les citoyens canadiens portent en eux des niveaux mesurables de produits chimiques pouvant causer le cancer, des problèmes respiratoires, une perturbation du système endocrinien, et être néfastes pour les systèmes neurologique et reproducteur. Des études menées aux États-Unis et en Europe ont démontré que des personnes de toutes les couches de la société sont contaminées par un mélange de produits chimiques toxiques, mais l'information équivalente pour le Canada demeurait jusqu'ici limitée. Notre étude est la première au Canada à vérifier la présence d'une vaste gamme de produits chimiques chez les Canadiennes et les Canadiens de toutes les régions du pays. Dans le cadre de l'étude Une nation toxique, Défense environnementale a vérifié, chez 11 personnes provenant de toutes les régions du Canada, quels polluants on retrouve chez les Canadiennes et les Canadiens. L'analyse, faite à partir d'échantillons de sang et d'urine, visait à détecter la présence de 88 produits chimiques rejetés par les processus industriels et agricoles, ainsi que par les produits de consommation lors de leur utilisation et du contact avec ceux-ci. Les produits chimiques visés étaient les métaux lourds, les polybromodiphényléthers (PBDÉ), les diphényles polychlorés (BPC), le sulfonate de perfluorooctane (SPFO), les pesticides organochlorés, les métabolites d'insecticides organophosphorés, ainsi que les composés organiques volatiles (COV) et semi-volatiles. Une grande partie des produits chimiques que nous avons ciblés sont rejetés par l'industrie canadienne. En 2003, les industries canadiennes étaient responsables à elles seules du rejet de 4,1 milliards de kilogrammes, comprenant des millions de kilogrammes de produits chimiques tels des cancérogènes, des modulateurs endocriniens, des toxines respiratoires et des agents toxiques pour la reproduction et le développement.
Principales constatations
·Les tests en laboratoire ont permis de détecter chez les 11 volontaires 60 des 88 produits chimiques ciblés, dont 18 métaux lourds, cinq PBDÉ, 14 BPC, un produit chimique perfluoré, 10 pesticides organochlorés, cinq métabolites d'insecticides organophosphorés, et sept COV.·On a détecté en moyenne 44 produits chimiques chez chaque volontaire, dont 41 cancérogènes, 27 dérégulateurs endocriniens, 21 toxines respiratoires et 53 agents toxiques pour la fécondité et le développement.
téléchargez le rapport complet en français (48 pages) en clickant sur le lien ci dessous :
http://www.environmentaldefence.ca/toxicnation/report/Toxic%20Nation%20Report_French_110705.pdf

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jeudi 10 novembre 2005

les poissons changent de sexe dans le lac leman

Les truites changent de sexe : Les effets des micropolluants? Léman Si la qualité des eaux ne cesse de s’améliorer, les spécialistes lancent une alerte au cocktail pesticides-médicaments.
fridolin wichser (24heures)Publié le 11 novembre 2005
La présence dans nos eaux de nouveaux micropolluants inquiète la Commission internationale pour la protection des eaux du Léman (CIPEL): nul ne sait comment ces molécules créées par l'industrie chimique et pharmaceutique réagiront dans le milieu ambiant.
«La qualité des eaux s'améliore, mais, dans nos rivières, des poissons changent de sexe ou attrapent des maladies graves. Il y a de fortes présomptions que ce cocktail chimique y est pour quelque chose. Or il faut comprendre d'abord la nature du problème avant de pouvoir le résoudre», résume Robert Cramer. Le conseiller d'Etat genevois participait hier à la 44e session annuelle de la CIPEL. Il s'agissait de tirer le bilan à mi-parcours du plan d'action 2001-2010 en faveur du lac, du Rhône et de ses affluents. Bilan globalement positif: la majorité des objectifs sera atteinte.
Mais cet optimisme est tempéré par un «problème émergent» de taille: les micropolluants. Il y a un an, les nouveaux moyens d'analyse du Service genevois de protection de la consommation ont permis de constater la présence dans le lac d'une trentaine de pesticides. Les deux principaux provenaient des usines chimiques valaisannes: Syngenta, à Monthey, et Lonza, à Viège. Des mesures ont été prises et la concentration n'a jamais atteint la norme légale, plaident les deux firmes. Certes, «mais ces produits ont tendance à s'accumuler alors qu'ils sont censés être biodégradables. Connue en laboratoire et à température ambiante, leur réaction ne l'est pas dans les eaux sombres et froides du lac», s'inquiète Marc Bernard, du Service valaisan de la protection de l'environnement.
On trouve également dans l'eau du lac différents résidus médicamenteux, notamment deux antibiotiques et un antiépileptique, ajoute la CIPEL. Qui s'est dotée d'un groupe de travail ad hoc .
Degré de danger inconnu
Pour Willy Geiger, sous-directeur de l'Office fédéral de l'environnement, des forêts et du paysage, «évaluer les conséquences à long terme de ces molécules constitue un des grands défis mondiaux. Les études de base font défaut, le degré de danger est inconnu. Ces cocktails ont certainement un effet de synergie, mais lequel?»
Quant aux truites «transsexuelles», elles n'ont pour l'heure été trouvées qu'en rivière, à l'aval de stations d'épuration. «Les oestrogènes de la pilule ou d'autres médicaments ne sont pas forcément en cause: des substances similaires sont utilisées dans la chimie: pour des détergents, des plastiques ou des parfums.»

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jeudi 13 octobre 2005

L'environnement cancérigène

Une étude récente de trois chercheurs américains démontre que près de 30 types de cancers différents sont causés par des expositions environnementales ou professionnelles.
Engagées dans la dure bataille de l'adoption d'un projet de législation européenne sur les substances chimiques (lire par ailleurs), plusieurs organisations non gouvernementales (ONG) disposent désormais grâce aux conclusions du rapport de trois chercheurs de l'université de Lowell au Massachusetts, d'un allié providentiel et surtout bienvenu. Les travaux de Richard Clapp, Geneviève Howe et Molly Jacobs résument les récentes preuves des causes environnementales de près de 30 sortes de cancers différents, après une lecture exhaustive de la littérature scientifique traitant du sujet. Principale leçon de cette étude : elle balaie l'analyse vieille de 25 ans de deux autres chercheurs, anglais cette fois, MM. Richard Doll et Richard Peto qui n'attribuaient que 2 à 4 % des cancers à des expositions involontaires environnementales ou professionnelles. Les auteurs du nouveau rapport sont particulièrement explicites : « près d'un homme sur deux vivant actuellement aux Etats-Unis sera diagnostiqué avec un cancer à un moment de sa vie. Et même si le tabac est la cause évitable la plus importante de cette maladie, il n'est à l'origine ni de la majorité des cancers, ni de ceux qui ont augmenté rapidement ces dernières années, comme les mélanomes, les lymphomes, les cancers du testicules ou du cerveau ». Causes et effets Clapp, Howe et Jacobs corroborent ainsi les cris d'alarme de bien d'autres spécialistes, dont le cancérologue français Dominique Belpomme, qui ont dénoncé, à travers l'Appel de Paris lancé en juin 2004, les dangers sanitaires de la pollution chimique. Selon François Veillerette, président du Mouvement pour les droits et le respect des générations futures (MDRGF), « l'étude américaine démontre que l'apparition d'un cancer est le fruit d'une combinaison de causes multiples. Essayer de donner à une exposition type, comme le régime alimentaire, le tabac ou l'environnement un rôle d'agent causal à 100 % est donc inapproprié. Les politiques de lutte contre cette maladie doivent donc tendre à réduire les expositions à tous les cancérigènes ». Problème : ces programmes s'appuient sur la version « officielle » du rapport Doll et Peto, « aujourd'hui totalement ringard », ajoute François Veillerette qui considère en outre que « toutes les mesures axées sur le tabac ou les régimes alimentaires ne tiennent pas compte des leçons de la science qui a mis en lumière des liens de causalité forts entre, par exemple, l'exposition à des métaux comme l'arsenic et le développement de cancers du pancréas, des poumons ou de la peau ». La liste des causes est longue, celle des conséquences est au diapason. Parmi les agents cancérigènes ciblés, on trouve, entre autres, les fibres d'amiante, les sous-produits de la chloration comme les trihalométhanes, les solvants comme le benzène, les substances issues du pétrole et des résidus de combustion et l'exposition à des pesticides, ce dernier cas pouvant déclencher des cancers du cerveau, des tumeurs de Wilm, des leucémies ou des lymphomes non hodgkiniens. Progression Bref, le crabe n'est pas seulement sur la banquette arrière, il est partout et peut frapper à tout moment. « Le spectre de la pollution chimique est très large et il faut absolument protéger la santé des populations contre ce risque », martèle le patron du MDRGF. Son mouvement n'a d'ailleurs pas attendu la publication de rapports alarmistes pour demander qu'un « principe de substitution obligatoire » s'applique dès la demande de mise sur le marché d'une substance chimique jugée « très préoccupante ». Même requête pour la création d'un système indépendant de contrôle de la qualité de ces produits. « Il est urgent d'agir, d'autant que la hausse des maladies liées aux pollutions a un coût financier déjà élevé qui peut très vite devenir phénoménal ». En France, depuis 20 ans, le cancer du sein a doublé, celui de la prostate a triplé. Eu Europe et aux Etats-Unis, l'incidence des cancers de l'enfant augmente de 1 % par an depuis 1970 et le nombre de lymphomes, de tumeurs cérébrales croît de manière inquiétante chez les jeunes. Il est temps, effectivement.
l'EST républicain, 13 10 05
Patrice COSTA

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dimanche 2 octobre 2005

causes environnementales du cancer : de nouvelles données !

« De très nombreux cancers causés par des expositions environnementales » selon une nouvelle étude américaine !
Un nouveau rapport relie des douzaines d'expositions environnementales ou professionnelles à presque 30 types de cancer et démonte la rechercheclassique à laquelle se réfère le HSE (Comité Santé et Sécurité) duRoyaume-Uni (qui n'estime qu'à 4 % la mortalité par cancer due aux activitésprofessionnelles !) en disant qu'elle "ne rime à rien" et qu'elle "va à l'encontre dubut recherché".
La nouvelle étude , par l'Université Lowell du Massassuchetts, passe en revueles preuves scientifiques établissant les relations entre expositionsenvironnementales et professionnelles et certains cancers aux USA,démantelant l'analyse souvent citée, et vieille de 25 ans, de Sir RichardDoll et Richard Peto qui n'attribue que 2 à 4 % des cancers à desexpositions involontaires environnementales ou professionnelles.
Les chercheurs de l'Université Lowell du Massassuchetts déclarent : "Notrerevue met en évidence de nouvelles connaissances sur les cancers àcauses multiples, incluant les expositions involontaires, les expositionspré- et post- natales, les effets de synergie et les facteurs génétiques ».
Globalement, le rapport de l'Université Lowell du Massassuchetts conclut que "de nombreux cancers sont causés ou co-promus par des expositionsinvolontaires".
Le MDRGF, s'appuyant sur ce rapport, appelle les députés européens à s'engager tous en faveur d'un projet REACH protégeant réellement la santé des populations face au risque chimique.Ils devront ne pas céder à la pression des lobbies de l'industrie chimique en veillant notamment à ce que le projet :- assure qu’une autorisation pour l’utilisation d’une substance chimique « très préoccupante » ne puisse être accordée que si aucune alternative plus sûre n’existe et que si l’utilisation de cette substance est essentielle à la société. Il faut rendre le principe de substitution obligatoire.- Assure que les 20 000 substances chimiques produites à des volumes compris entre 1 et 10 tonnes par an soient assujetties aux exigences complètes du rapport sur la sécurité chimique. - Mette en place des contrôles de qualité indépendants pour s’assurer que les informations fournies par l’industrie sont fiables.
"Causes Environnementales et Professionnelles de Cancer : une Revue desRécentes Preuves Scientifiques" peut être consulté en visitant le sitedu Lowell Center http://www.sustainableproduction.org/pres.shtml

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dimanche 25 septembre 2005

Les phyto peuvent provoquer des maladies graves et irréversibles

Phytosanitaires : prenez des gants ! Mieux vaut prendre des gants avec les phyto. Ce n'est pas qu'une image. Car les produits phytosanitaires sont dangereux pour la santé humaine. c'est René Carozzani, médecin du travail à la MSA des Côtes d'Armor, qui le dit. "Les produits phyto sont dangereux", René Carozzani martèle le message en s'adressant à une petite vingtaine d'agriculteurs. "L'accumulation insidieuse de ces produits dans le corps humain peut, au bout de 30 à 40 ans, provoquer des cancers, des maladies neurologiques, des troubles de la reproduction, des pertes irréversibles de la vue, la maladie de Parkinson." Ces effets irréversibles à long terme sont les moins connus, les plus sous estimés et les plus pernicieux. Les intoxications aiguës sont plus connues, car plus fréquentes. Il suffit d'une erreur de manipulation, d'une exposition au produit trop prolongée, pour ressentir des démangeaisons, des troubles de la vision, de l'appareil digestif. "Les agriculteurs victimes de ces accidents peuvent nous alerter sur le numéro vert de notre réseau Phyt'attitude, dit Rachel Le Borgne, de la MSA 22. Grâce à ces données, nous pouvons agir auprès des fabricants de produits phyto, des prescripteurs et des pouvoirs publics." Ces produits sont d'autant plus nocifs qu'ils entrent dans le corps par tous les orifices : la bouche, le nez, l'oeil et bien sûr la peau, vastes surfaces d'échange. Ils traversent même les vêtements. Véhiculés par le sang, ils se stockent peu à peu dans les os, le foie, les muscles, la graisse... D'où ces maladies qui surviennent après plusieurs années. "De par leur style de vie, les agriculteurs, précise le Dr Carozzani, sont moins sujets aux cancers que les autres catégories de la population. Mais ils présentent plus fréquemment certains cancers qui sont statistiquement corrélés à l'utilisation des produits phyto." Alors que faire ? "L'idéal serait de ne pas en utiliser", dit Frédérique Canno, de la chambre d'agriculture des Côtes d'Armor. Mais si l'on doit s'en servir, il faut prendre plusieurs précautions : gants, combinaisons spécialement dédiées, masques... il faut aussi savoir lire et déchiffrer les étiquettes. Ensuite, poursuit-elle, "il faut se demander s'il faut traiter, vérifier le seuil de traitement, être attentif aux conditions d'application, choisir les produits les moins toxiques, pour la santé et les plus compatibles acec l'environnement..." Il existe aussi des alternatives au traitement chimique. Les expériences, conduites sur les fermes expérimentales de la chambre d'agriculture de Bretagne, montrent que le tout chimique associé à la monoculture favorise l'explosion de la flore adventice. D'où l'intérêt de bonnes rotations, du choix des variétés et d'itinéraires techniques culturaux plus variés. "Certaines variétés de céréales, dit-elle, permettent de réduire la densité de semis de 40 %, de ne pas apporter d'azote au talage, ni de racourcisseur, de ne faire qu'un seul passage de fongicide, et de dégager de meilleurs marges." Ainsi, tout se tient : la protection de l'environnement, la santé de l'agriculteur et de sa famille, ainsi que celle de son porte-monnaie. Jean Le DouarOuest France

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Effets négatifs des pesticides : un rapport anglais confirme.

Un rapport publié le 22 septembre en Angleterre par la Commission Royale sur la Pollution Environnementale (RCEP) donne un avertissement sérieux sur les effets négatifs des pesticides. Ce rapport traite des risques courus par les riverains ou par les personnes se trouvant à proximité des zones de pulvérisation, ce qui inclus toute personne vivant près des zones cultivées ainsi que les promeneurs parcourant la campagne alors que des pesticides sont pulvérisés.
Le rapport contient certaines conclusions très intéressantes parmi lesquelles :
- La nécessité de repenser l’évaluation des risques des pesticides, que la RCPE pense être actuellement totalement inadéquate.
- La reconnaissance d’un lien possible entre exposition aux pesticides et problèmes de santé.
- La nécessité de la mise en place d’un programme d’évaluation de l’exposition et des effets sur la santé qui permettrait de déterminer l’importance réelle du problème.
- La reconnaissance des conflits d’intérêt potentiels qui existent dans le système actuel d’évaluation et la nécessité de revoir l’organisation de ce système.
- La demande que le public soit obligatoirement avertit de quels pesticides sont utilisés à un endroit donné par une information préalable et une signalisation sur site.
- L’exigence que le droit d’accès à l‘information contenue dans les registres de pulvérisation des fermes soit accordé.
« Ce rapport est une reconnaissance du bien fondé du combat mené par les écologistes depuis des années, dont tous les avertissements ont été ignorés » déclare Alison Craig de PAN UK, la branche britannique de l’ONG Pesticide Action Network.
«A l’heure où des riverains sont touchés par des pulvérisations aériennes de pesticides en Ile de France ce rapport montre les dangers auxquels la population est potentiellement exposée. Des précautions particulières sont donc à prendre pour informer la population des pulvérisations et l’évaluation des pesticides est à revoir, en Angleterre comme en France, comme le reconnaît ce rapport. Mais seule une réduction importante de notre dépendance aux pesticides pourra apporter une solution réelle au problème de santé publique posé par les pesticides » déclare François Veillerette, Administrateur de Pesticide Action Network Europe et Président du MDRGF. François Veillerette ajoute qu’ « Une telle réduction permettrait de réduire les risques des personnes directement exposées aux pulvérisations mais également ceux courus par les millions de personnes qui consomment tous les jours des résidus de pesticides dans l’eau qu’ils boivent et dans les aliments qu’ils consomment. »

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samedi 6 août 2005

7,4 millionsd'enfants américains, d'écoliers malades à cause de l'exposition aux pesticides

LISTE DE DIFFUSION DU M.D.R.G.F
7,4.........
C'est le nombre, par million d'enfants américains, d'écoliers malades à cause de l'exposition aux pesticides qu'ils subissent à l'école; pesticides utilisés dans les écoles elles-mêmes, ou par les exploitations agricoles environnantes. Pour les employés d'écoles, le taux monte à 27,3 cas (équivalent temps plein) par million d'employés d'école. Ces chiffres proviennent de l'analyse de données de 2.593 personnes souffrant d'une maladie liés aux produits phytosanitaires entre 1998 et 2002. La recherche a été réalisée entre autres par le National Institute for Occupational Safety and Health (Niosh). Publiée dans le Journal of the american medical association (Jama), l'étude montre que 0,1% des cas (3 personnes) souffrent d'une maladie d'un degré sévère, 11% d'un degré modéré, et 89% d'un degré léger. D'autre part, les maladies sont principalement associées aux insecticides (35%), aux désinfectants (32%), aux répulsifs pour insectes (13%) et aux herbicides (11%). Selon les chercheurs américains, le taux d'enfants malades n'a cessé d'augmenter entre 1998 et 2002, ce qui pourrait s'expliquer par le nombre croissant d'écoles proches d’exploitations agricoles. source : le journal de l'environnement, 01/08/05

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lundi 1 août 2005

Le bio moins polluant et plus rentable que l’agriculture conventionnelle selon une importante étude américaine.

David Pimentel de l’Université Cornell aux USA et son équipe de chercheurs du Rodale Institute ont comparé les données recueillies depuis 1981dans des parcelles expérimentales conduites en agriculture conventionnelle à celles recueillies dans parcelles expérimentales conduites en agriculture biologique.Les conclusions de cette étude réalisée à partir de 22 années d’observations et publiée (1) en juillet 2005 dans la revue scientifique BioScience sont très intéressantes :- Les taux de matière organiques étaient plus élevés dans les sols cultivés en bio.- Ces hautes teneurs en matières organiques ont aidé les sols à garder leur humidité, ce qui a été bénéfique pendant les années de sécheresse.- L’utilisation d’énergies fossiles dans les systèmes de production biologiques a été inférieure en moyenne de 30% à celle utilisée dans les systèmes conventionnels.- Selon les cultures, les sols et les conditions météorologiques les rendements annuels de l’agriculture biologique peuvent égaler ceux de l’agriculture conventionnelle. - L’agriculture biologique utilise en moyenne environ 15% de main d’oeuvre de plus que l’agriculture conventionnelle. Ces besoins en main d’oeuvre sont mieux répartis au long de l’année qu’en agriculture conventionnelle.- Comme les produits bio sont souvent vendus plus chers que ceux issus de l’agriculture conventionnelle, le bilan économique de la bio et souvent égal voire même supérieur à celui de l’agriculture conventionnelle.- Les rotations de cultures et la couverture des sols pratiquées en bio réduisent l’érosion des sols les problèmes de nuisibles et la consommation de pesticides.- Le recyclage des fumiers réduit la pollution et bénéficie aux cultures bio.- L’abondante biomasse présente en agriculture biologique favorise la biodiversité et aide ainsi au contrôle biologique des ravageurs et favorise la pollinisation par les insectes. - Des techniques utilisée par l’agriculture biologique peuvent être employée en agriculture conventionnelle afin de la rendre plus durable et respectueuse de l’environnement.

Environmental, Energetic, and Economic Comparisons of Organic and Conventional Farming Systems.DAVID PIMENTEL, PAUL HEPPERLY, JAMES HANSON, DAVID DOUDS, AND RITA SEIDEL. July 2005 / Vol. 55 No. 7 BioScience 573.

Pour tout contact avec le MDRGF : Nadine Lauverjat ou François Veillerette 06 81 64 65 58 , mdrgf@wanadoo.fr

lundi 18 juillet 2005

Les oiseaux marins vecteurs de pollution

Le fulmar boréal «importe» les polluants déversés dans les océans

I. B. [le Figaro, 29 juillet 2005]

On savait déjà que des espèces migratrices comme le saumon transportaient des polluants dans les lacs d'Alaska et les stockaient dans leur chair. Dans les régions arctiques, ce seraient les oiseaux marins, et non les vents, qui «importeraient» les polluants de la mer. Ainsi en est-il des phénols chlorés, par exemple, du mercure et du DDT. Cet état de fait pourrait contribuer, en fin de chaîne alimentaire, à la contamination humaine.
Dans une récente étude (1), une équipe de chercheurs canadiens vient en effet d'observer la plus grande colonie de fulmars boréals (Fulmarus glacialis). Ces pétrels de taille moyenne vivent sur Devon Island dans l'Atlantique Nord (Canada) en colonies d'environ 10 000 couples. Les scientifiques ont vu que, dans les endroits fréquentés par ces oiseaux la pollution était soixante fois supérieure à celle des régions voisines, c'est-à-dire chez les Inuits Canadiens du Nord de l'Arctique par rapport aux résidents du Québec.
Pendant la saison d'élevage, les fulmars se nourrissent de zooplancton, de calmars et de poissons qu'ils vont pêcher de 250 à 400 kilomètres de distance de la colonie. Les chercheurs ont échantillonné 11 mares à Devon Island, au Canada. Huit d'entre elles étaient situées sous l'influence des fulmars et les trois autres, en dehors. Ils ont vu que les sites occupés par les oiseaux sont enrichis en azote venant de leurs excréments (guano). Et ils ont fait la corrélation entre les sites forts en azote et ceux qui contenaient des degrés élevés en DDT.
Ce qui n'est pas encore clair, c'est la façon dont ces substances polluantes sont transportées. Elles peuvent l'être par le biais des particules de l'air, par l'eau ou par les espèces migratrices, elles-mêmes. Quoi qu'il en soit, «cette étude est très intéressante», indique Yvon Le Maho, responsable du Centre d'écologie et physiologie énergétique (Cepe) à Strasbourg. «Elle montre que même les zones les plus sauvages peuvent être contaminées par les polluants marins à travers leur concentration chez les prédateurs aériens.»
(1) Science, 15 juillet 2005.



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jeudi 7 juillet 2005

La pollution du foetus

On sait que les bébés d’aujourd’hui naissent avec un certain nombre de produits chimiques dans leur corps. Une nouvelle étude montre que c’est encore pire que ce que l’on pensait. Elle a été réalisée aux Etats-Unis par l’Environmental Working Group. Cette ONG, déjà auteur d’une étude du même type sur l’adulte, a fait analyser le sang du cordon ombilical de 10 nouveaux nés. Ce sang a été prélevé à la naissance, au moment où le cordon est coupé. 413 molécules chimiques ont été recherchées. 287 ont été trouvées, en moyenne 200 par bébé ! 187 d’entre elles sont cancérigènes chez l’homme ou l’animal, 217 sont toxiques pour le système nerveux et 208 peuvent provoquer, chez l’animal, des malformations à la naissance. Parmi elles on trouve : des insecticides organochlorés (interdits depuis plus de 30 ans !), des PCB, des PBDE (retardateurs de flamme), des dioxines, des PFC (composés perfluorés, utilisés dans la fabrication du téflon, présents dans les vêtements traités Scotchgard, dans les tissus Gore-tex,), des hydrocarbures, du mercure, etc.Pour en savoir plus : http://www.ewg.org/reports/bodyburden2/execsumm.php

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jeudi 12 mai 2005

Chimie: alerte au cancer dans le Chablais?

11.05.2005 16:56 Quelque 300 personnes ayant travaillé à Monthey sont sous surveillance. [TSR] Des centaines d'employés de l'ancienne usine Ciba de Monthey sont placés sous haute surveillance, selon L'Hebdo. En cause: la production de l'insecticide Galecron en Valais dans les années 80.
Un urologue de Bex, dans le canton de Vaud, estime avoir détecté une trentaine de cas suspects en vingt ans. Le géant de l'industrie chimique doute de ces chiffres. A l'époque, le Galecron était un des produits vedette de Ciba, dont les activités chimiques se retrouvent aujourd'hui dans Syngenta. Il servait à l'élimination de différentes sortes de larves nuisant notamment à la culture du coton. Le produit a connu une histoire tumultueuse tant dans les pays en voie de développement, où il a été testé, qu'en Suisse.
En 1976, de jeunes Egyptiens ont répandu ce produit dans des champs sans se protéger. Très rapidement, les premiers symptômes des maux causées par le chlordiméforme (CDF), le principe actif de cet insecticide, ont fait leur apparition. Les jeunes, âgés de 10 à 18 ans, ont rapidement contracté des irritations des yeux et des maux d'estomacs, alors que du sang se mêlait à leur urine. Production problématique La même année, Ciba a fait stopper la production a Monthey. A cette époque, les travailleurs manipulaient des produits à main nue dans des locaux sans aération, se souvient un ancien employé.
Ciba corrige le tir en modifiant le processus de fabrication et tente en 1978 de relancer le produit aux Etats-Unis, en Colombie, au Salvador, au Honduras et au Guatemala. Malgré des conditions d'utilisation très sévères, le produit est finalement retiré du marché en 1988. Son utilisation a aussi été interdite en Europe. Alerte à Monthey? De nombreux employés de Ciba ont été plus ou moins exposés à cet insecticide à Monthey, de la production à l'emballage. Ces travailleurs devaient, et doivent encore aujourd'hui, donner leur urine pour qu'elle soit analysée par des spécialistes de la firme pharmaceutique.
Ces contrôles ne semblent pas être pratiqués de façon innocente. Selon l'urologue Henri Bitschin, le nombre de cas de cancers de la vessie serait anormalement élevé dans la région montheysanne, d'où viennent nombre de ses patients. Syngenta doute Syngenta, qui a repris en 2000 la plupart des activités chmiques de Ciba et donc le site de production valaisan, doute des chiffres avancés par le médecin bellerin. Jean-Marc Bellagamba, médecin du travail supervisant notamment la sécurité du travail pour Syngenta, explique que lui ne voit en moyenne qu'un cas de cancer de la vessie par an.
Par ailleurs, "contrairement au cancer dû à l'amiante, qui est indiscutable, le cancer de la vessie est multifactoriel, poursuit-il. Il y a le tabac, l'alimentation et enfin l'environnement professionnel." Pour lui, il n'est pas possible d'établir des statistiques pour la région de Monthey. Ciba a payé aux Etats-Unis
Le médecin reconnaît néanmoins qu'environ 300 personnes du site de Monthey ont été ou sont encore sous surveillance pour avoir été exposées d'une manière ou d'une autre au Galecron. Si une dizaine de personnes sont déjà décédées, aucune n'a touché d'indemnité.
Aux Etats-Unis, où ce produit a également été fabriqué, les avocats sont parvenus à faire payer quelque 80 millions de dollars pour un groupe de 30'000 personnes. En Suisse, les employés exposés à l'insecticide estiment ne pas avoir les moyens de se battre contre le géant bâlois.
Le syndicat Unia, de son côté, entend lancer une action collective. Il cherche aussi à savoir si d'autres substances pourraient à l'avenir provoquer les mêmes problèmes que le Galecron...

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vendredi 18 mars 2005

trois quarts des eaux en France seront de mauvaise qualité en 2015

Figaro : Les trois quarts des eaux en France seront de mauvaise qualité en 2015

ENVIRONNEMENT Un rapport du Muséum met en garde sur les polluants émergents, chimiques et microbiologiques
Le professeur Jean-Claude Lefeuvre, du Muséum national d'histoire naturelle (MNHN), a rendu publique hier une étude sur la qualité de l'eau en France. Ce travail est notamment le résultat d'une enquête d'un an auprès de cinq des six Agences de l'eau françaises. Il remet en perspective le bilan officiel déjà très sombre sur la qualité de l'eau dressé fin 2004 par les Agences de l'eau et les Diren sur l'ensemble du territoire, principalement basé sur le couple nitrates-pesticides. Selon ce bilan, 50 à 75% des masses d'eau superficielles et souterraines de notre pays sont aujourd'hui fortement dégradées et n'atteindront pas la qualité requise par la directive cadre sur l'eau (DCE) à échéance 2015. Le rapport insiste sur des «polluants émergents» encore négligés dans les mesures officielles. Isabelle Brisson [07 juin 2005]
Dans l'hypothèse la plus optimiste retenue par Jean-Claude Lefeuvre dans son rapport, à peine la moitié des masses d'eau pourront atteindre le «bon état» écologique requis en 2015 si aucune mesure complémentaire par rapport à celles prévues dans la législation n'est prise. Et dans l'hypothèse la plus pessimiste, ce sera seulement un quart de ces masses d'eau. Un autre quart a été classé à risque, 23% relèvent de la catégorie «doute» et 27% ont été jugées tellement modifiées qu'elles ne pourront jamais atteindre l'objectif de bon état écologique. Un exemple : en Artois-Picardie, 100% des masses d'eau souterraine, utilisées entre autres pour l'alimentation en eau potable, sont classées à risque.
A ce tableau déjà sombre Jean-Claude Lefeuvre ajoute : «Le bilan officiel est loin de refléter la réalité. Il ne tient pas compte de nombreux polluants émergents et des polluants d'origine microbiologique relevés dans les eaux.» En dehors des éléments habituels utilisés dans l'évaluation tels les nitrates et les pesticides, bien d'autres éléments devraient être pris en considération. C'est le cas de micropolluants venant de 3 000 produits pharmaceutiques utilisés dans l'Union européenne. Ces éléments se retrouvent dans les eaux usées par le biais des urines et des effluents hospitaliers ou agricoles (produits vétérinaires).
Par ailleurs, la présence d'antibiotiques dans les eaux favorise une progression de la résistance bactérienne. C'est le cas des salmonelles, qui ont évolué ces dernières années. Les phtalates, qui aident à donner de la souplesse aux polychlorures de vinyle (PVC) et qui sont utilisés en parfumerie, polluent également. Comme les retardateurs de flamme bromés, employés dans les équipements électriques et électroniques, ils peuvent s'accumuler dans les poissons et se révéler en quantité importante dans les produits alimentaires. Ces substances perturbent notamment le développement et la reproduction des petits crustacés. Enfin, les dioxines provenant du processus de combustion persistent longtemps dans l'environnement (plus de dix ans) et constituent, selon la concentration, une menace pour les animaux et les hommes.
Sur le plan technique, les mesures prises pour lutter contre la pollution ne s'attaquent pas à l'origine du mal. En France, on oublie la prévention qui passe par la remise en cause de l'utilisation des sols et la réhabilitation des talus boisés qui peuvent aider à minimiser les effets de la pollution. Installés en bas de pente, ils peuvent absorber jusqu'à 75% des nitrates. Veiller au maintien des prairies et des zones humides, n'accepter la commercialisation que des substances chimiques dont l'effet est connu ou maîtrisé et améliorer le suivi des microtoxines et des micropolluants dans l'eau devient une nécessité.
Le manque de prévention a des conséquences économiques importantes. A titre d'exemple, les huîtres du bassin d'Arcachon, régulièrement interdites à la vente à cause de la prolifération d'algues toxiques, elle-même liée à la qualité de l'eau des rivières, menacent de faillite certains ostréiculteurs.
Interrogée sur les conclusions du rapport, l'Agence de l'eau Seine-Normandie n'a pas souhaité réagir. En matière d'eau potable, des normes de précaution sont appliquées, rappelle-t-on à l'agence basée à Honfleur. Elles sont de 0,1 microgramme par litre pour les pesticides, soit deux fois moins que le taux autorisé par l'Organisation mondiale de la santé.
La directive cadre sur l'eau requiert la consultation du public depuis mai 2005. «Une chance historique pour le public de réclamer un bon état écologique et chimique de l'eau, analyse Jean-Claude Lefeuvre, défenseur de l'environnement de longue date. Une meilleure connaissance de la situation permettrait de sensibiliser les pollueurs et de faire prendre au public la mesure des enjeux pour la gestion de l'eau.»

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mardi 18 janvier 2005

Une publication scientifique lie les cancers de l'enfant à l'exposition de leurs mères à des polluants !

George Knox, Professeur émérite à l'Université de Birmingham en Angleterre vient de publier le 18 janvier dernier dans la revue scientifique "Journal of Epidemiology and Community Health" une étude qui montre que la plupart des cancers de l'enfant seraient probablement causés par des polluants auxquels les mères enceintes ont été exposées. Ceux qui courent le plus grand risque sont les personnes qui vivent près de routes importantes ou dans des zones industrialisées selon le chercheur.En particulier l'étude met en évidence le fait que les enfants nés de mères vivants près de "points chauds" d'émissions de certains produits chimiques ont de deux à quatre fois plus de risque de dévelloper une leucémie ou un autre cancer de l'enfant avant l'âge de 16 ans.Les substances qui semblent augmenter le risque de cancer de l'enfant comprennent le monoxide de carbone provenant de la combustion de carburant fossile et aussi le 1.3-butadiene, un sous produit de la combustion dans les moteurs à explosion.

D'autres polluants sont également acusés , comme les oxydes d'azote, les dioxines, le benzene et le benzopyrene. Ces substances chimiques sont émises par les cheminées de certaines usines et incinérateurs ou dans les fumées d'échappements des véhicules à moteur.Le Docteur Knox dit que ces substances -dont beaucoup se sont déjà avérées être cancérigènes lors d'études réalisées sur des animaux de laboratoire- sont respirées par les mères et retransmises au foetus à travers la barrière placentaire. des contaminations par le lait maternel ou directement durant la jeune enfance ne peuvent pas être exclues non plus selon le chercheur.

L'étude peut être consultée (en anglais, désolé) à l'adresse suivante :
http://jech.bmjjournals.com/cgi/reprint/59/2/101

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jeudi 6 janvier 2005

Le glyfosinate entrave le bon développement des enfants

Des scientifiques japonais mettent en garde contre le glyfosinate, un pesticide fabriqué par la firme Bayer. Le Dr Yoichiro Kuroda, directeur du Tokyo Metropolitan Institute for Neuroscience a établi - article paru dans la revue spécialisée Kagaku - que le glyfosinate nuit au développement du cerveau humain et peut provoquer des troubles du comportement.

"Si l'on tient à la santé de nos enfants, il faut se montrer très prudent envers les produits chimiques employés dans l'agriculture", déclare Kuroda. "Le cerveau humain est très fragile sensible pendant sa phase de développement. L'industrie chimique a jusqu'à présent ignoré ces risques" poursuit-il. Kuroda dirige l'enquête Effects of Endocrine Disrupters on the Developing Brain (Effets des troubles hormonaux sur le développement du cerveau), soutenue par le gouvernement japonais.

http://www.japantimes.co.jp/cgi-bin/getarticle.pl5?nn20041207f1.htm