samedi 23 juin 2007

Un herbicide hautement cancérigène

Interview dans le Télégramme de Brest : l’herbicide le plus répanduen Occident est hautement cancérigène.À l’occasion de la visite du président de la Société française debiologie à la station biologique de Roscoff, le professeur RobertBellé a livré les résultats de plusieurs années de recherches. Sestravaux sur les cellules des oursins démontrent que l’herbicide leplus répandu en Occident est hautement cancérigène.
Les travaux que vous menez depuis des années prouvent quel’herbicide le plus commercialisé en Europe et aux États-Unis peutprovoquer le cancer. En quoi ce produit, utilisé par des millions depersonnes, est-il cancérigène ? - En termes scientifiques, nous pouvons aujourd’hui affirmer que ceproduit est cancérigène parce qu’il engendre un dysfonctionnement dupoint de surveillance de l’ADN. Le composant actif qu’il contient,dénommé glyphosate, n’est pas le seul élément toxique de cetherbicide. Ce sont les produits de formulation l’accompagnant quirendent l’ensemble particulièrement dangereux pour la santé. Pourêtre efficace, le glyphosate doit pénétrer dans les cellules desplantes. L’herbicide, dont nous parlons, est composé d’une formulequi le permet, affectant l’ADN par la même occasion.
Quel est le rapport avec les risques de cancer chez l’homme ? - Ce rapport n’est autre que l’oursin. Les travaux que nous menons,mon équipe et moi-même, ont démontré que le gène de l’oursin est leplus proche de celui de l’homme. Sur un embryon d’oursin,l’herbicide en question est, tout simplement, dévastateur. Sescomposants, le glyphosate et les produits de formulation, affectentalors l’ADN de l’oursin, jusqu’à inhiber le point de surveillance. Du coup, certaines cellules échappent à la surveillance de l’ADN,conduisant ainsi aux tumeurs et aux cancers (parfois trois à quatredécennies, après le stress initial). Chez l’homme, le processus etles conséquences sont identiques.
Il suffirait donc d’être en contact avec une goutte de cet herbicidepour être atteint par le cancer ? - Dès qu’elles seront possibles, les études épidémiologiquespermettront de démontrer l’incidence de ce produit sur lesdifférents types de cancer. En particulier sur les cancers des voiesrespiratoires puisque le produit pulvérisé contient la formulation àdes concentrations très supérieures (500 à 2.500 fois plus) à cellesqui engendrent le dysfonctionnement du point de surveillance del’ADN. Des études anglaises tendent ainsi à prouver que cetherbicide présente un danger pour la santé par voie d’inhalation. Lemieux est encore d’éviter de pulvériser ce produit ou tout autrepesticide. Au pire, il est vivement recommandé de se couvrirentièrement en utilisant cet herbicide, que l’on trouve un peupartout. Propos recueillis par Boris Ivanoff pour le Télégramme de Brest.
Sur la photo : de gauche à droite, Robert Bellé, professeur à lastation biologique de Roscoff, Virginie Gouvignon, vice-présidentede l’association des professeurs de biologie de Bretagne, et AndréCalas, président de la Société française de biologie, ont animé uncolloque sur la prévention du cancer, qui s’est tenu, hier àRoscoff. (Photo B. I.)

1 commentaire:

  1. je m'étonne que l'interview du professeur bellé dans le télégramme de brest (23 juin) n'a semble-t-il été reprise par aucun grand medium. Et pourtant, les propos tenus sont énormes ... tandis que continuent à la télé les pubs pour les spécialités à base de glyphosate !
    Quelqu'un a-t-il vu ces résultats (ou un démentiou une réaction de monsanto) ailleurs ?

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