dimanche 9 février 2003

Le 2,4-D cancérigène selon le Sierra Club du Canada

Santé Canada a presque terminé l'évaluation d'un pesticide qui causerait le cancer
Toronto -- Santé Canada devra décider ce printemps s'il faut ou non interdire un herbicide, abondamment utilisé sur les pelouses et les verts des terrains de golf, qui causerait certaines formes de cancer.

L'Agence de réglementation de la lutte antiparasitaire de Santé Canada a presque terminé l'évaluation du 2,4-D, l'un des herbicides les plus utilisés dans le monde, a relaté le porte-parole Chris Krepski. Selon M. Krepski, rien n'indique que le produit contienne des éléments susceptibles d'entraîner son interdiction.

Sérieux problèmes
Une récente étude auprès de 97 Ontariens faisant l'épandage du produit a montré qu'environ 50 % d'entre eux avaient des traces de 2,4-D dans leur sperme. Le groupe écologiste Sierra Club du Canada a soutenu que l'exposition au 2,4-D peut poser de sérieux problèmes aux foetus qui, une fois nés, peuvent montrer des problèmes comportementaux, des systèmes immunitaire et reproductif déficients et un risque élevé de cancer.
Angela Rickman, la directrice par intérim du groupe, a dit que les clubs de golf devraient informer leurs membres des herbicides utilisés, car les golfeurs peuvent en ramener chez eux à leur insu et contaminer leur environnement, puisque les pesticides sont actifs plus longtemps à l'intérieur.
En 1996, une étude de quelque 700 superviseurs de terrains de golf décédés entre 1970 et 1992 a trouvé une incidence élevée de cancers du cerveau et de la prostate et de lymphome non-hodgkinien. Les auteurs de l'étude, publiée dans l'American Journal of Industrial Medicine, n'ont pas établi de lien de causalité entre les maladies et les pesticides, mais ont rapporté que les même cancers sont souvent retrouvés chez les personnes qui manipulent de grande quantité de pesticides.
La Société canadienne du cancer a demandé l'arrêt des pesticides «ornementaux», utilisés sur les pelouses et les parterres pour en rehausser l'apparence.

Dans sa présentation au comité permanent sur la santé de la Chambre des communes, en juin, la Société a fait valoir que les études publiées dans les journaux scientifiques ont remarqué un lien entre certaines composantes des pesticides et un risque plus élevé de cancer.

Les revenus tirés de la vente de pesticides s'élevaient, en 1999, à 1,35 milliard de dollars.
Santé Canada tente présentement d'éliminer deux composantes de pesticides ornamentaux, le diazinon et le chlorpyrifos, qui ne respectent pas la réglementation fédérale de toxicité pour les enfants. Le chlorpyrifos est presque complètement éradiqué, tandis que le diazinon le sera d'ici à 2004. Cependant, aucune juridiction médicale dans le monde ne considère le 2,4-D cancérigène, selon les producteurs de l'herbicide.

http://www.mdrgf.org

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