samedi 10 mai 2003

Des millions d'oiseaux tués par les pesticides

Une étude d'Environnement Canada mentionne que certains pesticides employés de nos jours dans les champs de maïs tuent annuellement de 10 à 52 millions d'oiseaux. Les gouvernements commencent à être sensibilisés à la question.

France
La Ligue pour la protection des oiseaux, qui fait de la lutte aux pesticides l'une de ses priorités pour l'année 2003, a rencontré le ministre de l'Agriculture français, Hervé Gaymard, afin de le sensibiliser aux méfaits des pesticides sur les populations d'oiseaux. «Nous nous battons depuis longtemps afin d'abolir la bromadiolone, par exemple, explique le président de la ligue, Allain Bougrain-Dubourg, sur le site d'Ornithomédia. Mais les enjeux économiques sont considérables et il faudra du temps pour effacer bon nombre de poisons.»

Une étude d'Environnement Canada faisant la synthèse de plusieurs recherches internationales sur le sujet mentionne que certains pesticides employés de nos jours dans les champs de maïs tuent annuellement de 10 à 52 millions d'oiseaux chanteurs (appartenant, pour la plupart, à une demi-douzaine d'espèces) aux États-Unis. Par ailleurs, un insecticide hautement toxique, le monocrotophos, utilisé contre les sauterelles en Argentine, est directement responsable d'une hécatombe survenue en 1995 et 1996. Plus de 20 000 buses de Swainson ont péri en quelques semaines après avoir été contaminés.

Largement sous-estimé, le problème des pesticides toxiques pour la faune aviaire est peu visible car les oiseaux ont tendance à mourir dans des endroits peu accessibles. On ne retrouve qu'exceptionnellement les carcasses.

L'usage des pesticides chimiques, généralisé sur les terrains de golf et les pelouses privées, s'est répandu à partir des années 1930 pour lutter contre les insectes nuisibles, les champignons ou les espèces indésirables de plantes ou de rongeurs. On les applique en les pulvérisant, en les enfouissant dans le sol, en les aspergeant sous forme de granulés ou de boulettes ou en en enrobant les semences. «Les oiseaux absorbent ces produits chimiques par leurs pattes et leur peau lorsqu'ils sont pulvérisés directement ou lorsque les oiseaux entrent en contact avec une surface traitée, comme le feuillage. Ils les ingèrent aussi en effectuant leur lissage, les avalent avec leur nourriture ou les méprennent pour des graines ou du gravier, les absorbent en buvant de l'eau d'irrigation contaminée et les inhalent enfin sous forme de vapeur d'eau ou de fines goutelettes», expliquent les spécialistes canadiens.

Une petite quantité d'insecticide suffit à tuer un oiseau, précise-t-on. Et ceux qui ne meurent pas peuvent être sévèrement affectés : manque de coordination, perte d'appétit, vulnérabilité à la prédation, etc. De plus, ils peuvent être sujets à l'hypothermie et avoir des fonctions reproductives diminuées.

Des gouvernements ont décidé d'agir. Le Québec, par exemple, a adopté un Code de gestion des pesticides qui régira de façon beaucoup plus stricte, d'ici trois ans, l'entreposage, la vente et l'utilisation des pesticides au Québec (source : Univers Nature, 17 mars 2003). En agissant ainsi, le ministère de l'Environnement pensait plus à protéger la santé publique que les volatiles. Mais ceux-ci en bénéficieront tout de même. source : Cybersciences.

Retrouvez le MDRGF sur son site internet : WWW.MDRGF.ORG

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